L’importance de la clause de droit de visite
Un bailleur ne peut pas pénétrer de plein droit dans son logement occupé, quelle que soit la nature du contrat de bail. Après un an d’occupation par exemple, il peut sembler légitime qu’il souhaite voir l’état de son logement, qu’il n’a pas inspecté depuis vraisemblablement l’état des lieux d’entrée.
Même si le bailleur est propriétaire de son bien, il n’en dispose plus de manière libre. Le locataire dispose du droit de jouissance du bien à part entière, et à droit au respect de sa vie privée. Pour pouvoir entrer dans le logement, il faudra donc inclure dans le bail de location une clause de droit de visite qui formalise que le bailleur peut demander à visiter le logement une fois par an.
Bien que cette clause soit présente, votre locataire n’a pas l’obligation d’accepter votre entrée dans les lieux, verrouillant la situation.
Le document que nous vous proposons formalise la demande de visite de manière claire et structurée auprès de votre locataire et comprend les mentions suivantes :
- Les coordonnées des parties ;
- Le contrat de bail concerné ;
- Une mention rappelant votre souhait de visiter le bien, comme prévu dans le contrat de location, afin de vérifier le bon état général du bien ;
- Une proposition de date et d’horaire pour le rendez-vous ;
- Enfin, votre signature.
En cas d’accord du locataire
Notre document permet de lui proposer une date et un horaire fixe tout en restant flexible si un autre créneau lui convient mieux. Cela met ainsi toutes les chances de votre côté qu’il accepte cette proposition.
Si le locataire est d’accord, il va falloir organiser la visite du logement.
Nous y voilà. Vous visitez le bien en compagnie du locataire, qui a en principe fait l’effort de rendre son logement présentable, en ayant fait le ménage et du rangement.
Si vous ne constatez pas de dégradations
C’est la situation idéale. Vous repartez de cet entretien confiant, rassuré. Vous savez que le locataire prend soin de votre bien et vous pourrez envisager une nouvelle visite l’an prochain.
Si vous constatez des dégradations
Lors de la visite vous apercevez quelques dégradations qui vous chiffonnent : de la peinture écaillée, un carreau de carrelage cassé, un interrupteur qui ne fonctionne plus, une baie vitrée rayée, une infiltration d’eau courant le long d’un mur…
Vous allez dans un premier temps lui rappeler la liste des réparations qui lui incombent, en lui rappelant son devoir de maintenir le logement dans un état correct, semblable à son état lors de son arrivée.
Pour cela vous allez lui adresser une lettre de demande de réparation des dégradations commises, un document qui rappelle au locataire son obligation de prendre en charge l’entretien courant du logement, cette disposition étant prévue dans l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989. Il pourra également se référer au décret n° 87-712 du 26 août 1987, qui énumère les réparations locatives à sa charge.
Il sera possible, en tant qu’avertissement, de lui rappeler qu’il est possible que son dépôt de garantie ne soit pas restitué lors de la fin du contrat de bail. Vous allez en effet, lors de l’état des lieux de sortie, constater ensemble l’état du logement et définir les responsabilités de chacun. Cela sera également le moment de définir si celle-ci relève d’une vétusté ou non.
Et si le locataire s’oppose à la visite du propriétaire?
Vous avez mis toute votre bonne volonté pour pouvoir visiter le logement : vous avez inscrit une clause dans le contrat de bail prévoyant cette visite et avez formalisé votre demande. Malgré cela, le locataire continue à refuser votre demande.
Pour faire valoir votre droit de visite, vous devrez saisir le Tribunal d’Instance d’une demande d’injonction de faire, en remplissant le cerfa n°11723*11 disponible sur le site du service public. L’avantage de cette procédure est que le recours à un avocat n’est pas obligatoire.
Dans la majorité des cas le tribunal vous donnera raison. Comptez en moyenne entre 1 et 2 mois pour obtenir la décision.