Il ne rend pas le dépôt de garantie à temps et doit verser plus de 6 000 € à ses locataires
Publié le 30 avril 2025 à 13h53Mis à jour le 7 mai 2025 à 12h14
Un propriétaire n’a pas rendu le dépôt de garantie dans les deux mois qui ont suivi la remise des clés aux locataires qui ont quitté son logement et doit leur verser 6350 euros.

Un propriétaire condamné pour ne pas avoir rendu le dépôt de garantie à temps à ses locataires
Sommaire
- Plus de 6000 euros pour non rendu du dépôt de garantie à temps
- Les délais, nouvel impératif à haut risque
- Des règles simples sur le papier, complexes dans la pratique
- Quand la conformité devient une stratégie de survie
Plus de 6000 euros pour non rendu du dépôt de garantie à temps
Un propriétaire vient d'être condamné à verser près de 6 350 euros à ses anciens locataires. Sur cette somme, 1 486 euros représentaient la caution initiale, le reste – 4 864 euros – découlant uniquement de la majoration liée au retard.
L’affaire, portée jusqu’à la Cour de cassation, illustre la rigueur de l’application des textes et la détermination des juges à protéger la partie locataire.
Il ne s’agit pas d’une anomalie : la fréquence des recours grimpe, portée par la meilleure connaissance des droits côté locataires et la judiciarisation croissante des rapports locatifs.
Les délais, nouvel impératif à haut risque
Remettre le dépôt de garantie dans les délais légaux n’a jamais été aussi critique pour les propriétaires-bailleurs français. La récente multiplication des condamnations pour retard de restitution envoie un message limpide : la loi ne tolère aucune négligence.
L’arsenal législatif, notamment l’article 22 de la loi du 6 juillet 1989, prévoit une sanction lourde : une majoration automatique de 10 % du loyer mensuel hors charges pour chaque mois de retard.
L’enjeu n’est pas seulement le montant de la caution initiale, mais l’accumulation des pénalités, qui peut rapidement transformer un oubli en catastrophe financière.
Des règles simples sur le papier, complexes dans la pratique
La loi distingue deux délais : un mois pour restituer la caution si l’état des lieux de sortie est conforme à l’entrée, deux mois dans le cas contraire.
Le point de départ ? La remise des clés, qu’elle soit réalisée en main propre ou par lettre recommandée. C’est souvent la méconnaissance ou la confusion autour de cette date qui précipite les litiges.
Passé le délai, le processus de recours s’enclenche : démarche amiable pour les sommes inférieures à 5 000 euros, action judiciaire au-delà, avec dans tous les cas la très probable application de la sanction maximale par le juge des contentieux.
Le cadre est donc de moins en moins permissif, et l’erreur de gestion se monnaye cher.
Quand la conformité devient une stratégie de survie
Dans un contexte locatif déjà compliqué – hausse des contraintes réglementaires, pression sur la rentabilité – ajouter un risque juridique aussi important pousse les bailleurs à revoir leurs priorités.
Professionnaliser la gestion locative, automatiser le suivi administratif, prouver chaque étape de la restitution et archiver tous les échanges deviennent des conditions de survie.
Le « petit oubli » administratif d’hier se change, aujourd’hui, en risque structurel. L’époque de la gestion locative approximative est révolue : la rentabilité passe plus que jamais par l’anticipation numérique et la rigueur procédurale, au risque sinon de voir fondre tout bénéfice dans les conséquences d’un simple retard.
SOMMAIRE
- Plus de 6000 euros pour non rendu du dépôt de garantie à temps
- Les délais, nouvel impératif à haut risque
- Des règles simples sur le papier, complexes dans la pratique
- Quand la conformité devient une stratégie de survie