SOMMAIRE
- Les causes les plus fréquentes de conflit entre propriétaire et locataire
- Réagir face à un conflit locatif sans passer immédiatement par la justice
- La procédure judiciaire
- Prévenir les conflits entre propriétaire et locataire
- Les erreurs à éviter
Ce qu'il faut retenir
Les conflits entre propriétaires et locataires, les problèmes d’impayés de loyer, de dégradations ou de nuisances sont courants en location.
Des solutions amiables existent afin que les litiges ne s’aggravent jusqu’au tribunal.
Propriétaires et locataires ont des droits et obligations pour éviter les conflits.
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Les relations entre bailleurs et locataires peuvent parfois se dégrader. Retards de paiement, dégradations, nuisances… les sources de conflit sont nombreuses, et la mauvaise gestion d’un différend peut rapidement dégénérer en contentieux. Pourtant, plusieurs solutions existent pour régler un conflit locatif sans nécessairement passer par la voie judiciaire.
Quelles sont les causes les plus fréquentes de conflit entre propriétaire et locataire ?
1. Les impayés de loyer et charges
Les impayés constituent de loin la première cause de conflit entre propriétaires et locataires. Ils fragilisent la rentabilité du bien et plongent le bailleur dans une situation délicate, surtout lorsque les charges continuent de courir.
Souvent, les premiers retards s’expliquent par des difficultés passagères, mais si les impayés perdurent, le bailleur doit réagir rapidement. Une réaction tardive peut rendre la procédure d’expulsion plus longue et coûteuse.
2. Les dégradations ou l’état du logement à la sortie
Les désaccords au moment de l’état des lieux de sortie sont fréquents : traces d’humidité, murs abîmés, équipements défectueux… Le locataire peut contester la retenue sur le dépôt de garantie, obligeant le bailleur à justifier chaque dégradation avec des preuves concrètes (photos, factures, état des lieux d’entrée).
Un état des lieux précis et contradictoire demeure le meilleur moyen d’éviter le conflit ou de prouver les détériorations en cas de recours.
3. Les troubles de jouissance et non-respect du règlement
Bruits, nuisances répétées, animaux non autorisés, usage commercial du logement… Ces comportements peuvent troubler la jouissance paisible du bien et nuire aux voisins. Le bailleur doit d’abord rappeler au locataire ses obligations par écrit, puis, si le trouble persiste, envisager la résiliation du bail pour manquement grave.
Les troubles de voisinage documentés par des témoignages ou procès-verbaux de constat d’huissier renforcent la crédibilité du dossier du bailleur.

Comment réagir face à un conflit locatif sans passer immédiatement par la justice ?
Privilégier la communication écrite et la mise en demeure
Avant toute démarche formelle, un échange écrit (courrier ou mail) permet souvent de désamorcer un malentendu. En cas de désaccord persistant, la mise en demeure est la première étape formelle : elle rappelle les obligations du locataire, fixe un délai pour régulariser et constitue une preuve essentielle si le litige se poursuit.
Ce courrier doit être envoyé en recommandé avec accusé de réception et mentionner les conséquences possibles en cas d’inaction (résiliation du bail, recours judiciaire, etc.).
Solliciter la commission départementale de conciliation (CDC)
La commission départementale de conciliation (CDC) est une instance gratuite, compétente pour les litiges liés aux loyers, charges, réparations, ou au dépôt de garantie. Le bailleur peut la saisir par courrier recommandé.
La commission organise une rencontre entre les deux parties, qui sont invitées à trouver un accord à l’amiable. Même si la décision n’a pas de force obligatoire, elle permet souvent d’éviter une procédure longue et de disposer d’un rapport utile devant le tribunal en cas d’échec.
Recourir à un médiateur ou demander l'assistance d'une association de propriétaires
En dehors de la CDC, un médiateur ou une association de défense des propriétaires (comme l’UNPI) peut accompagner le bailleur dans la rédaction de courriers, l’analyse juridique du dossier et la recherche de solution amiable.
Cette approche est vivement recommandée lorsque la location doit se poursuivre. Elle permet de préserver la relation avec le locataire tout au long de la procédure.
Quand un bailleur peut-il saisir le tribunal pour régler un conflit avec son locataire ?
Les conditions pour saisir le tribunal judiciaire
Si les démarches amiables échouent (et notamment, après l'envoi d'une mise en demeure), le bailleur peut saisir le tribunal judiciaire du lieu du logement.
Cette voie est justifiée en cas de :
- Impayés de loyers ou de charges persistants ;
- Refus de quitter les lieux après résiliation du bail ;
- Dégradations importantes ;
- Troubles graves.
La représentation par avocat devient obligatoire pour certaines demandes (résiliation judiciaire du bail, expulsion, ou indemnisation supérieure à 10 000 €).
Les pièces et preuves indispensables à fournir
Un dossier solide repose sur des preuves écrites :
- Bail signé ;
- États des lieux ;
- Échanges de courriers ;
- Relevés de loyers ;
- mises en demeure ;
- Photos ;
- Témoignages ;
- Constats d'huissier.
L’absence de preuves concrètes affaiblit considérablement la position du bailleur, même lorsque les faits paraissent évidents. Chaque démarche doit donc être documentée dès le début du conflit.
Les délais et coûts d’une procédure judiciaire
Les délais varient selon la complexité du litige et l’encombrement du tribunal. Une procédure d’expulsion peut durer de 6 mois à plus d’un an, surtout si elle intervient pendant la trêve hivernale.
Des coûts annexes (expertise, constat) s'ajoutent aux frais d'avocat et d'huissier. Si le locataire est insolvable, même une décision favorable ne garantit pas le recouvrement des sommes dues. D’où l’importance de privilégier l’amiable quand c’est possible.
Comment prévenir les conflits entre propriétaire et locataire dès la signature du bail ?
Sécuriser le dossier du locataire et le bail
Avant toute chose, le bailleur doit choisir le locataire de manière rigoureuse. Il doit vérifier la solvabilité du candidat et s'assurer de l'authenticité des documents fournis.
Le bail doit être rédigé avec soin, mentionner les clauses essentielles (durée, usage, dépôt de garantie, charges) et respecter la réglementation en vigueur. Un modèle fiable, actualisé et adapté au type de bien (vide ou meublé) évite les ambiguïtés sources de litige.
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Soigner la communication et le suivi du logement
Un bailleur disponible et réactif limite les tensions. Répondre rapidement aux signalements, organiser les réparations nécessaires et garder une trace écrite des échanges sont des réflexes utiles.
Une visite annuelle du logement, prévue au bail et réalisée dans le respect de la vie privée du locataire, permet de prévenir les dégradations ou d’anticiper les travaux.
Bien encadrer la fin de bail et la restitution du dépôt de garantie
Les litiges liés au dépôt de garantie sont fréquents. Pour les éviter, il faut :
- Réaliser un état des lieux de sortie contradictoire et précis ;
- Justifier les retenues par des factures ou devis ;
- Restituer le solde dans les délais légaux (1 ou 2 mois selon les cas).
Quelles erreurs un bailleur doit-il éviter pour ne pas aggraver un conflit ?
Prendre des décisions unilatérales (coupure d’eau, changement de serrure, etc.)
Même en cas d’impayé ou de manquement grave, un bailleur ne peut pas se faire justice lui-même. Couper l'eau ou l'électricité, changer les serrures ou menacer le locataire constituent des voies de fait, sévèrement sanctionnées.
Seule une décision de justice peut autoriser une expulsion ou une suspension de service.
Négliger la preuve écrite et la chronologie des démarches
Chaque courrier, mise en demeure ou constat doit être daté et conservé. Sans trace écrite, il devient difficile de démontrer la bonne foi du bailleur ou le comportement fautif du locataire.
Une chronologie claire du dossier facilite aussi la compréhension du juge et accélère la procédure.
Ignorer les délais légaux ou la trêve hivernale
La précipitation peut ruiner une procédure. Le non-respect des délais de préavis, la notification d’un congé hors délai ou une demande d’expulsion pendant la trêve hivernale entraînent souvent le rejet du dossier.
Se tenir informé du calendrier légal et des obligations du bailleur reste la meilleure façon d’éviter les erreurs coûteuses.
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- Les causes les plus fréquentes de conflit entre propriétaire et locataire
- Réagir face à un conflit locatif sans passer immédiatement par la justice
- La procédure judiciaire
- Prévenir les conflits entre propriétaire et locataire
- Les erreurs à éviter
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