Sommaire
- Une obligation d’entretien exigible pendant toute la durée du bail
- Vétusté et réparations : une frontière toujours déterminante
- Un impact direct sur la gestion locative et le risque de contentieux
L’essentiel à retenir
- L’obligation d’entretien liée à la vétusté est jugée continue
- Le locataire peut demander des réparations à tout moment du bail
- Le temps ne protège plus le bailleur contre les demandes de travaux
Une obligation d’entretien exigible pendant toute la durée du bail
Dans un arrêt rendu le 4 décembre 2025, la Cour de cassation a jugé que l’obligation d’entretien du bailleur en matière de vétusté constitue une obligation continue. Elle peut donc être invoquée tant que le bail est en cours, sans que le propriétaire puisse opposer l’ancienneté des équipements ou un délai de prescription pour refuser des travaux.
Jusqu’à présent, certains bailleurs estimaient que des éléments présents dès l’entrée dans les lieux, ou anciens, ne pouvaient plus justifier une demande de réparation après plusieurs années. Cette lecture est désormais écartée. L’usure normale du logement peut engager la responsabilité du bailleur dès lors qu’elle altère l’usage normal du bien.
La décision ne crée pas une obligation nouvelle. Elle clarifie cependant son application dans le temps. Le bailleur reste tenu de délivrer et de maintenir un logement décent, cette exigence s’appréciant désormais sur toute la durée du contrat de location.
Vétusté et réparations : une frontière toujours déterminante
La distinction entre vétusté et réparations locatives reste pleinement applicable. Le locataire demeure responsable de l’entretien courant et des petites réparations, conformément aux règles en vigueur. En revanche, les dégradations résultant de l’usure normale des matériaux ou des équipements relèvent de la responsabilité du bailleur.
Avec cette décision, un locataire peut donc solliciter des réparations à tout moment du bail si la vétusté compromet l’usage normal du logement. Cela peut concerner des équipements sanitaires, des revêtements usés ou certains éléments techniques vieillissants.
L’état des lieux d’entrée conserve son importance, mais il ne suffit plus à sécuriser durablement le bailleur. Même en l’absence de dégradation imputable au locataire, l’évolution normale du logement peut générer des obligations nouvelles en cours de bail. Ces situations sont fréquentes en matière d’entretien du logement en location, un sujet régulièrement source de litiges.
Il convient toutefois de rappeler que le bailleur n’est pas tenu de remplacer systématiquement un équipement ancien, mais de garantir un usage conforme et décent du logement.
Un impact direct sur la gestion locative et le risque de contentieux
Sur le plan pratique, cette jurisprudence renforce la pression pesant sur le bailleur. Les demandes de travaux peuvent intervenir à tout moment, y compris après plusieurs années de location. Un refus ou un retard expose davantage à un contentieux, le temps n’étant plus un argument recevable.
Cette évolution impose une gestion plus structurée. Le suivi régulier de l’état du bien, la traçabilité des interventions et la conservation des échanges deviennent essentiels pour sécuriser la relation locative. Une mauvaise appréciation de la vétusté peut entraîner des coûts imprévus, voire une condamnation à réaliser des travaux.
L’impact dépasse la seule question technique. Il concerne directement l’organisation de la gestion locative, la maîtrise des charges et l’équilibre économique du bien. À terme, ces obligations peuvent également influencer la fixation et l’évolution du loyer, notamment lorsque des travaux importants deviennent nécessaires.
Quand les obligations d’entretien s’inscrivent dans la durée, une gestion approximative devient risquée. BailFacile aide les bailleurs à structurer le suivi des demandes, centraliser les échanges et conserver une trace claire des interventions, pour une gestion plus sereine et conforme.



