Sommaire
- Une suspension possible dès janvier faute de budget
- Un recentrage vers des rénovations plus lourdes et plus coûteuses
- Une instabilité qui pèse sur la stratégie locative
L’essentiel à retenir
- MaPrimeRénov’ pourrait être suspendue sans budget voté pour 2026
- Les règles d’accès aux aides deviennent plus instables pour les bailleurs
- L’anticipation des travaux de rénovation est de plus en plus risquée
Une suspension possible dès janvier faute de budget
Le projet de loi de finances pour 2026 n’ayant pas encore été adopté, le gouvernement a confirmé qu’en l’absence de budget voté, MaPrimeRénov’ serait suspendue dès le début de l’année. Concrètement, aucun nouveau dossier ne pourrait être déposé tant que le cadre budgétaire ne serait pas stabilisé.
Cette situation rappelle un précédent récent. Début 2025, le dispositif avait déjà été temporairement interrompu, provoquant un arrêt brutal de nombreux projets de rénovation. Des bailleurs avaient engagé des devis ou signé des contrats de travaux en anticipant l’aide, avant de se retrouver dans l’attente d’une réouverture incertaine.
Pour le bailleur, cette absence de continuité complique la planification financière. Les travaux de rénovation énergétique s’inscrivent souvent sur plusieurs mois, voire plusieurs années, avec un équilibre économique construit autour des subventions publiques. Sans garantie de maintien du dispositif, chaque décision devient plus risquée.

Un recentrage vers des rénovations plus lourdes et plus coûteuses
Parallèlement à cette incertitude budgétaire, l’État souhaite faire évoluer MaPrimeRénov’ vers un recentrage sur les rénovations globales. L’objectif affiché est d’améliorer plus efficacement la performance énergétique des logements, en privilégiant des bouquets de travaux plutôt que des interventions ponctuelles.
Pour les propriétaires-bailleurs, ce recentrage change la donne. Une rénovation globale implique des coûts bien plus élevés, des chantiers plus longs et une immobilisation du logement parfois incompatible avec une exploitation locative continue. Même avec des aides théoriquement plus importantes, le reste à charge demeure souvent significatif.
Cette évolution intervient alors que le calendrier réglementaire reste inchangé. Les interdictions progressives de mise en location des logements les plus énergivores et le gel du loyer dans certains cas continuent de s’appliquer. Il devient donc difficile d’arbitrer entre une mise aux normes minimale ou un investissement lourd sans visibilité sur les aides futures. Ces choix ont un impact direct sur la gestion du loyer et sur la rentabilité globale du bien.
Une instabilité qui pèse sur la stratégie locative
Au-delà du montant des subventions, c’est l’imprévisibilité du cadre qui inquiète. Le bailleur doit composer avec des obligations énergétiques croissantes, une évolution régulière des règles fiscales et des aides conditionnées à des arbitrages budgétaires tardifs.
Cette instabilité freine les décisions. Certains projets sont reportés, d’autres abandonnés, faute de pouvoir sécuriser un plan de financement fiable. Pour les petits propriétaires, moins capables d’absorber un surcoût imprévu, le risque est encore plus marqué.
Dans ce contexte, la rénovation énergétique n’est plus seulement une question technique ou environnementale. Elle devient un choix stratégique, étroitement lié à l’organisation de la gestion locative, à la capacité à anticiper les échéances réglementaires et à optimiser la déduction des travaux avant mise en location lorsque cela est possible. Une information claire et des outils fiables deviennent alors essentiels pour naviguer dans un environnement mouvant, notamment sur des sujets comme la gestion locative ou la conformité du logement.


