Bonne nouvelle : la justice confirme que les bailleurs peuvent donner congé pour travaux lourds

Peut-on contraindre un locataire à quitter son logement pour réaliser une rénovation énergétique d’ampleur ? La Cour d’appel de Bordeaux vient de trancher : oui, à condition que le chantier rende impossible le maintien du locataire. Un signal positif pour les propriétaires-bailleurs, alors que les échéances DPE imposent de plus en plus de travaux pour rester dans le marché locatif.

La justice confirme que les bailleurs peuvent donner congé pour travaux lourds, à condition de respecter un formalisme strict. Une clarification bienvenue pour planifier les rénovations imposées par le calendrier DPE.

La justice confirme que les bailleurs peuvent donner congé pour travaux lourds, à condition de respecter un formalisme strict. Une clarification bienvenue pour planifier les rénovations imposées par le calendrier DPE.

Sommaire

  1. Des obligations de rénovation qui s’imposent aux bailleurs
  2. L’arrêt de Bordeaux : un congé pour travaux reconnu en cas de rénovation lourde
  3. Un levier juridique face aux interdictions de louer
  4. Les conditions à respecter pour sécuriser le congé

Des obligations de rénovation qui s’imposent aux bailleurs

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) ne peuvent plus être mis en location. Cette interdiction s’étendra aux logements classés F en 2028, puis aux logements notés E en 2034.

Concrètement, des milliers de bailleurs doivent engager des rénovations lourdes pour éviter la vacance forcée de leur bien. Problème : comment lancer ces chantiers si le logement est occupé ? Jusqu’ici, l’incertitude autour du congé pour travaux compliquait la donne.

L’arrêt de Bordeaux : un congé pour travaux reconnu en cas de rénovation lourde

Le 6 janvier 2025, la Cour d’appel de Bordeaux a validé le congé donné par un propriétaire à ses locataires pour réaliser plus de 100 000 € de travaux énergétiques et acoustiques.

Le chantier impliquait :

  • la dépose complète des sanitaires et systèmes d’eau chaude ;
  • le démontage des radiateurs ;
  • la démolition des plafonds, plâtres et carrelages ;
  • puis une réfection intégrale (plâtrerie, rebouchage, peinture).

Face à une telle ampleur, la Cour a jugé le congé « légitime et sérieux », confirmant que les conditions de sécurité et d’habitabilité ne permettaient pas le maintien des locataires. Ces derniers, qui contestaient la décision, ont même été condamnés à verser 3 500 € de frais de procédure.

Un levier juridique face aux interdictions de louer

Pour les bailleurs, cette décision tombe à point nommé. Elle confirme que lorsqu’une rénovation est d’une telle envergure qu’elle rend le logement temporairement inhabitable, il est possible de donner congé au locataire dans le respect des règles légales.

C’est une avancée précieuse à l’heure où :

  • les biens classés G sont déjà interdits à la location ;
  • les biens classés F le seront en 2028 ;
  • et les biens classés E en 2034.

Autrement dit, les bailleurs disposent désormais d’un levier juridique pour planifier à temps leurs rénovations et ne pas subir une vacance forcée.

Quelles sont les conditions à respecter pour sécuriser le congé ?

Attention toutefois : ce levier ne dispense pas de respecter la procédure. Pour que le congé soit valable, plusieurs conditions sont incontournables :

  • Prouver la réalité et l’importance des travaux, devis détaillés à l’appui. Un simple rafraîchissement ou quelques réparations ponctuelles ne suffisent pas.
  • Respecter le formalisme légal : au moins six mois avant la fin du bail, par lettre recommandée avec AR, acte d’huissier ou remise en main propre contre émargement.
  • Anticiper le calendrier des baux : un congé donné trop tard ou mal rédigé peut être annulé par le juge.
  • Ne pas prévoir de relogement obligatoire : le bailleur n’a pas à proposer de solution temporaire à son locataire, comme l’a confirmé une jurisprudence de Montpellier en 2019.

Dans certains cas, une résiliation amiable du bail, avec compensation financière, peut constituer une alternative efficace pour éviter le contentieux et accélérer le démarrage du chantier.

4 conditions pour donner congé pour travaux lourds

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SOMMAIRE

  • Des obligations de rénovation qui s’imposent aux bailleurs
  • L’arrêt de Bordeaux : un congé pour travaux reconnu en cas de rénovation lourde
  • Un levier juridique face aux interdictions de louer
  • Les conditions à respecter pour sécuriser le congé

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