Sommaire
- Le « logement bouilloire » devient un enjeu réglementaire
- Vers une obligation d’équipements contre la chaleur
- Un nouveau coût à anticiper… et un levier de valorisation
- Quelles sont les premières actions concrètes à lancer ?
Le « logement bouilloire » devient un enjeu réglementaire
La précarité énergétique ne se limite plus à l’hiver. En 2024, 42 % des Français déclaraient souffrir de la chaleur à domicile, selon la Fondation Abbé Pierre. Et l'été a été meurtrier : 3 700 décès liés à la canicule.
Plus préoccupant pour les bailleurs : un tiers des logements seraient "invivables plusieurs semaines par an" dès que la température grimpe. Même des biens classés A au Diagnostic de performance énergétique (DPE) s'avèrent inadaptés à la chaleur. Le phénomène touche d’abord les petites surfaces urbaines, les derniers étages mal isolés et les publics fragiles.
Face à cela, l’État s’apprête à intervenir.
Vers une obligation d’équipements contre la chaleur
Une proposition de loi baptisée « Zéro logement bouilloire » vise à imposer de nouveaux équipements dans les logements loués. Si elle est adoptée, les bailleurs devront, à la demande du locataire, installer :
- des protections solaires extérieures (volets, stores, films filtrants) ;
- des brasseurs d’air (ventilateurs de plafond, notamment).
Autre évolution clé : le DPE intégrera une note « confort d’été », qui devra figurer dans les annonces locatives. Ce critère influencera directement la demande, comme c’est déjà le cas pour la performance énergétique en hiver.
Enfin, plusieurs amendements proposés visent à interdire les coupures d’électricité estivales, afin de garantir un minimum de confort aux occupants, et à faciliter la pose de volets en copropriété ou en secteur ABF.
Un nouveau coût à anticiper… et un levier de valorisation
Pour les bailleurs, l’équation financière devient stratégique. Installer stores, volets ou ventilateurs génère un coût non négligeable. La Fondation pour le logement estime à 1,1 milliard d’euros/an les aides publiques nécessaires jusqu’en 2040 pour accompagner les propriétaires.
Le plan complet d’adaptation thermique des logements s’élèverait à 48 milliards d’euros.
Mais cette dépense pourrait vite se transformer en investissement rentable : demain, un logement bien équipé pour l’été sera plus attractif sur le marché locatif, avec des locataires prêts à rester plus longtemps et une vacance réduite. L’effet est comparable à l'impact qu’a eu l’étiquette DPE sur les loyers.
Quelles sont les premières actions concrètes à lancer ?
Les propriétaires-bailleurs peuvent agir dès aujourd’hui pour se prémunir :
- Cibler en priorité les logements exposés : combles, derniers étages, orientation plein sud, absence de volets.
- Installer des protections solaires et ventilateurs fixes, en anticipant les futures normes.
- Adapter les travaux de rénovation pour intégrer une approche bioclimatique (ex : choix de matériaux, occultation).
- Suivre les évolutions réglementaires autour du DPE et du confort d’été.
- Dialoguer avec la copropriété pour lever les freins à l’installation d’équipements extérieurs.
Certaines aides comme MaPrimeRénov’ ou les dispositifs locaux commencent à intégrer la dimension du confort d’été. Une veille sur les subventions à venir peut réduire l’impact budgétaire.
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- Vers une obligation d’équipements contre la chaleur
- Un nouveau coût à anticiper… et un levier de valorisation
- Quelles sont les premières actions concrètes à lancer ?