Trêve hivernale : les propriétaires-bailleurs face à cinq mois de tensions et d’incertitudes

L’arrivée de la trêve hivernale, du 1er novembre au 31 mars, bouscule la gestion locative en France. Expulsions gelées, trésoreries fragilisées, sentiment d’impuissance : chaque année, la période concentre les inquiétudes des propriétaires-bailleurs. Mais derrière l’apparente immobilité légale, des leviers d’action et des nuances essentielles restent trop souvent méconnus. Quels droits, quels risques et quelles stratégies pour traverser cet hiver réglementaire sans fausse note ?

En 2025, près de 35 000 procédures d’expulsion sont gelées pendant la trêve hivernale, selon le ministère du Logement — un record qui met les trésoreries des bailleurs sous tension.

En 2025, près de 35 000 procédures d’expulsion sont gelées pendant la trêve hivernale, selon le ministère du Logement — un record qui met les trésoreries des bailleurs sous tension.

Sommaire

  1. Trêve hivernale : quelles exceptions permettent encore d’expulser ?
  2. Quels droits conservent les bailleurs entre novembre et mars ?
  3. Comment préparer la sortie de trêve sans faux pas juridique ?
Quelles sont les exceptions à la trêve hivernale ?

Trêve hivernale : quelles exceptions permettent encore d’expulser ?

Le principe de la trêve hivernale est limpide : toute procédure d’expulsion physique, même validée par une décision de justice, est suspendue. L’objectif : éviter qu’un locataire ne se retrouve à la rue en plein hiver.

Mais la loi, encadrée par l’article L412-6 du Code des procédures civiles d’exécution, prévoit plusieurs exceptions précises qui, mal comprises, exposent bailleurs et locataires à de graves erreurs.

Hors du champ de la trêve :

Ignorer ces nuances peut mener à des infractions graves : un propriétaire procédant à une expulsion hors-règles risque trois ans de prison et 30 000 € d’amende.

Quels droits conservent les bailleurs entre novembre et mars ?

S’il n’est pas possible d’expulser ou de couper les accès à un locataire pendant la trêve, le propriétaire ne se retrouve pas pour autant démuni.
L’essentiel : continuer (ou entamer) les démarches préparatoires avant la reprise des expulsions au printemps.

Concrètement, il est recommandé de :

  • Continuer à exiger le paiement du loyer, même durant la trêve : la dette locative continue à courir.
  • Adresser, si nécessaire, un commandement de payer au locataire et à sa caution.
  • Saisir le tribunal pour demander l’expulsion (la procédure sera suspendue jusqu’au 1er avril, mais le dossier avance sur le fond).
  • Négocier un plan d’apurement ou un échéancier avec les services sociaux (FSL, assistantes sociales, etc.).
Action Possible pendant la trêve ?
Expulser physiquement le locataire ❌ Non
Adresser un commandement de payer ✅ Oui
Négocier un échéancier ou relancer le paiement ✅ Oui
Saisir le tribunal / avancer la procédure ✅ Oui
Couper eau/gaz/électricité ❌ Non

Comment préparer la sortie de trêve sans faux pas juridique ?

La trêve hivernale ne résout aucune situation de fond : elle ajourne le problème.
Locataires comme propriétaires doivent mettre à profit ces cinq mois pour éviter une crise dès le printemps.

Les bailleurs ont tout intérêt à :

  • Maintenir le dialogue et documenter tous les échanges.
  • Préparer un échéancier écrit d’apurement des dettes.
  • Anticiper les aides sociales si le locataire est en difficulté.
  • Sécuriser leur trésorerie, en prévoyant une réserve pour compenser l’immobilisation du bien.

Enfin, ne jamais oublier que toute auto-expulsion (changement de serrure, coupure d’électricité) constitue un délit, même en cas de loyers impayés.
L’hiver, la patience et la stratégie restent les meilleurs alliés du propriétaire prudent.

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SOMMAIRE

  • Trêve hivernale : quelles exceptions permettent encore d’expulser ?
  • Quels droits conservent les bailleurs entre novembre et mars ?
  • Comment préparer la sortie de trêve sans faux pas juridique ?

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