Sommaire
- La vacance recule, mais les bailleurs restent ciblés
- À Paris, un projet controversé de “dénonciation”
- Le spectre d’un durcissement fiscal
- Un risque de découragement des bailleurs
La vacance recule, mais les bailleurs restent ciblés
Les dernières données montrent une légère baisse du phénomène : 3,1 millions de logements vacants en 2024, contre 3,2 millions en 2023. Cela représente environ 8 % du parc immobilier, un taux stable depuis vingt ans.
En réalité, une part importante de ces logements n’est pas volontairement retirée du marché : il s’agit de biens en travaux, en vente, en succession ou bloqués par des procédures juridiques. Le nombre de logements durablement vacants est donc bien inférieur à la statistique brute.
Pourtant, ce recul ne suffit pas à dédouaner les propriétaires dans le discours public. Les bailleurs sont toujours accusés de contribuer à la pénurie, alors que d’autres facteurs pèsent bien davantage : effondrement de la construction neuve, contraintes énergétiques, encadrement des loyers, fiscalité croissante.

À Paris, un projet controversé de “dénonciation”
La mairie de Paris, où l’on recense environ 260 000 logements vacants, envisage une mesure radicale : demander aux habitants de signaler les appartements supposés vides dans leur immeuble, afin de constituer un fichier.
Une approche qui fait polémique. Basée sur la dénonciation de voisinage, elle expose les propriétaires à des contrôles arbitraires, alors même qu’une grande partie de ces biens sont des résidences secondaires ou des logements en cours de mutation.
L’initiative illustre une tendance inquiétante : au lieu de s’attaquer aux freins structurels du marché locatif, certaines municipalités choisissent de mettre les bailleurs sous surveillance.
Le spectre d’un durcissement fiscal
Au-delà de Paris, les signaux se multiplient :
- Extension possible de la taxe sur les logements vacants à de nouvelles communes.
- Hausse des taux d’imposition pour inciter les propriétaires à louer rapidement.
- Amendes ou contrôles renforcés pour les logements jugés « inutilement vides ».
Pour les bailleurs, cela signifie une pression accrue, alors même que beaucoup de situations de vacance sont subies : logements inadaptés aux normes énergétiques, difficultés à trouver des locataires solvables, ou simplement délais de mise en location.
Un risque de découragement des bailleurs
Ces annonces nourrissent une défiance croissante. En étant présentés comme responsables de la crise, certains propriétaires préfèrent :
- conserver leur bien vide, pour éviter les contraintes ;
- ou vendre, réduisant encore le parc locatif disponible.
Un paradoxe : la volonté d’agir contre la vacance risque d’aggraver la pénurie de logements en location.