Sommaire
- Le statut du bailleur privé, un tournant décisif pour l’investissement locatif
- Amortissement, flat tax, exonération : quelles pistes sur la table ?
- Des mesures à la hauteur des attentes des bailleurs ?
Le statut du bailleur privé, un tournant décisif pour l’investissement locatif
La suppression de l’avantage fiscal Pinel en 2024 a laissé le marché exsangue : le nombre de logements neufs achetés par des investisseurs particuliers a été divisé par deux début 2025.
Face à cette crise, le ministre du Logement Vincent Jeanbrun promet un « statut du bailleur privé » dès le budget 2026, inspiré des travaux de la mission Daubresse-Cosson. Objectif : réduire la fiscalité des bailleurs et redonner un cadre lisible à la politique locative.
Les associations de propriétaires, comme l’UNPI, saluent une initiative « attendue depuis dix ans », symbole d’un possible tournant pour la relance du parc locatif privé.
Amortissement, flat tax, exonération : quelles pistes sur la table ?
Les députés multiplient les propositions. François Jolivet défend un amortissement de 3 % du prix du bien par an pendant vingt ans pour les locations nues longues durées.
D’autres plaident pour une flat tax de 12,8 % sur les loyers (sous conditions d’encadrement et de performance énergétique) ou une exonération totale après dix à quinze ans de location continue.
Le gouvernement, lui, envisage un dispositif plus sobre : un amortissement à 2 % pour le neuf, accompagné d’incitations à la rénovation pour l’ancien. Ces variantes traduisent le même enjeu : rendre l’investissement locatif rentable sans creuser le déficit public.
Mesure proposée | Avantage fiscal principal | Conditions clés |
---|---|---|
Amortissement 3 %/an | Déduction sur le prix du bien | Location nue > 10 ans |
Flat tax à 12,8 % | Taux unique sur loyers | DPE D min., loyer encadré, bien neuf |
Exonération long terme | Non-imposition après 10–15 ans | Location continue résidence principale |
Des mesures à la hauteur des attentes des bailleurs ?
Ces propositions auront-elles un effet d’entraînement ? Pour Pierre-Emmanuel Jus, spécialiste de l’investissement, seule « une fiscalité claire, non confiscatoire et pérenne » permettra de redresser durablement le marché.
Reste que la réforme devra composer avec d’autres contraintes : encadrement des loyers, exigences énergétiques, et démarches administratives lourdes. Autant d’obstacles qui risquent d’en atténuer l’impact.
Le succès du futur statut dépendra donc de sa lisibilité et de sa stabilité dans le temps. Les propriétaires devront suivre de près les débats du budget 2026 pour ajuster leur stratégie et arbitrer entre les dispositifs les plus avantageux.