Sommaire
- Une annonce qui confirme les craintes
- Des chantiers stoppés en pleine course contre les passoires thermiques
- Un arbitrage budgétaire qui bouscule les règles du jeu
- Que peuvent faire les bailleurs face à cette suspension ?
Une annonce qui confirme les craintes
Le 3 juin, nous évoquions un risque de gel imminent du dispositif.
L’annonce officielle publiée cette semaine confirme les pires craintes : les dossiers non validés d’ici le 30 juin ne seront pas pris en charge par l’Anah.
Concrètement, cela signifie qu’aucune demande de subvention ne pourra être déposée ni instruite après cette date pour les rénovations d’ampleur. L’arrêt est net, sans période de transition ni mécanisme de remplacement immédiat.
Des chantiers stoppés en pleine course contre les passoires thermiques
La suspension intervient alors que les rénovations énergétiques s’étaient fortement accélérées en ce début d’année, portées en grande partie par les bailleurs. L’objectif était clair : éviter l’interdiction progressive de mise en location pour les logements classés F et G.
Beaucoup avaient déjà engagé des dépenses importantes, convaincus que la promesse d’aide était sécurisée une fois la simulation validée. Or, seuls les dossiers formellement instruits et validés avant le 30 juin seront couverts.
Par exemple, pour des travaux à 91 000 €, un bailleur attendait 42 000 € d’aide. Sans validation, ce montant ne sera jamais versé.
Les impacts sont immédiats :
- Gel ou annulation de chantiers en cours ;
- Perte d’équilibre budgétaire sur des opérations déjà avancées ;
- Retard critique dans le calendrier de mise aux normes énergétiques.
Un arbitrage budgétaire qui bouscule les règles du jeu
Le gouvernement justifie cette suspension par une accumulation de tensions structurelles. Le succès du dispositif a provoqué un afflux massif de demandes, mettant sous pression les capacités de traitement de l’Anah. En parallèle, les moyens financiers n’ont cessé de se contracter.
Trois facteurs expliquent la décision :
- Une hausse exponentielle des dépôts de dossiers, avec +200 % entre début 2024 et début 2025.
- Une réduction drastique du budget, tombé à 2,1 milliards d’euros pour 2025 contre 4 milliards en 2023.
- Une explosion des fraudes, évaluées à 230 millions d’euros en 2024 selon l’Anah.
Mais pour les bailleurs, cette justification ne compense pas le manque de prévisibilité. Dans un contexte réglementaire aussi contraint, l’instabilité des aides devient un facteur de découragement massif.
Que peuvent faire les bailleurs face à cette suspension ?
Il reste quelques marges de manœuvre pour ceux dont les dossiers sont bien avancés. L’important est d’agir vite et d’envisager des solutions alternatives si l’aide ne peut être obtenue.
Voici les options à envisager :
- Vérifier immédiatement l’état d’avancement du dossier sur monprojet.anah.gouv.fr.
- Tenter une validation express avant le 30 juin si tous les justificatifs sont réunis.
- En cas d’impossibilité : ajourner ou redimensionner les travaux, chercher des aides locales (régions, métropoles), ou cibler des gestes plus simples encore éligibles.
SOMMAIRE
- Une annonce qui confirme les craintes
- Des chantiers stoppés en pleine course contre les passoires thermiques
- Un arbitrage budgétaire qui bouscule les règles du jeu
- Que peuvent faire les bailleurs face à cette suspension ?