SOMMAIRE
- Dans quels cas un bailleur peut-il donner congé pour reprise ?
- Comment adresser un congé pour reprise à son locataire ?
- Modèle de lettre de congé pour reprise
- Quelles sont les erreurs à éviter lors d’un congé pour reprise ?
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
Un propriétaire peut reprendre un logement à la fin du bail pour y habiter ou loger un proche (parent, enfant, conjoint…).
Le congé pour reprise permet de formaliser cette décision.
Le congé prend la forme d'une lettre à envoyer au locataire en respectant un délai de préavis précis.
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Le congé pour reprise autorise un propriétaire à résilier le bail d’habitation pour reprendre son logement, soit pour l’occuper lui-même, soit pour y loger un proche. Encadré par la loi du 6 juillet 1989, il est strictement réglementé afin de protéger les droits du locataire et d’éviter tout abus. Tout manquement peut entraîner la nullité du congé.
Dans quels cas un bailleur peut-il donner congé pour reprise ?
Au même titre que le congé pour motif légitime et sérieux ou le congé pour vente, le congé pour reprise est l'un des trois motifs légaux permettant de mettre fin à un bail d'habitation. Il intervient à l'échéance du contrat de location et permet au bailleur de refuser le renouvellement du bail.
Le propriétaire peut ainsi refuser de renouveler le bail en cas de :
Reprise du bien pour y habiter soi-même
Un bailleur peut reprendre son logement pour y habiter. Le bien en question doit servir de résidence principale au bailleur. Cela concerne aussi bien le propriétaire personne physique que l'associé d'une SCI familiale.
La reprise pour une résidence secondaire, une location ou un usage professionnel est exclue.
Reprise pour loger un proche
La reprise est également possible pour loger un proche, à condition que ce dernier soit :
- Un ascendant ;
- Un descendant ;
- Un conjoint ;
- Un partenaire pacsé ;
- Ou encore un concubin notoire.
Le logement doit constituer la résidence principale du bénéficiaire (et non un hébergement temporaire). L’identité et le lien de parenté doivent être clairement établis dans le congé.
Les locataires protégés (âgés de plus de 65 ans ou de ressources modestes) bénéficient d'une protection contre le congé pour reprise. Le propriétaire doit proposer une solution de relogement sauf si le futur occupant du logement est lui-même âgé de plus de 65 ans ou est en situation précaire.
Comment adresser un congé pour reprise à son locataire ?
La reprise du logement doit respecter des délais et une forme imposés par la loi du 6 juillet 1989. Le non-respect de la procédure peut entraîner l’annulation du congé.
Procédure à suivre
Le congé prend la forme d'une lettre à remettre au locataire par l'un des moyens suivants :
- Lettre recommandée avec accusé de réception ;
- Acte de commissaire de justice ;
- Remise en main propre contre émargement ou récépissé.
Cette notification doit intervenir en respectant un délai de préavis de :
- 6 mois avant l'échéance du bail pour un bail vide ;
- 3 mois avant la fin de la location pour un bail meublé ;
- 1 mois avant l'expiration du bail si le logement se trouve en zone tendue.
Mentions obligatoires de la lettre de congé pour reprise
Pour être valable légalement, la lettre de congé pour reprise doit comporter plusieurs mentions obligatoires à savoir :
- Le motif précis (reprise pour habiter ou loger un proche) ;
- L’identité du bénéficiaire de la reprise (nom, prénom, lien de parenté) ;
- L’adresse du logement concerné ;
- Le respect du délai de préavis ;
- La mention du droit du locataire à contester le congé.
En cas de reprise pour loger un proche, une pièce justificative peut être utile (livret de famille, attestation sur l’honneur…).
Modèle de lettre de congé pour reprise
LETTRE TYPE – CONGÉ POUR REPRISE DU LOGEMENT
[Prénom NOM du bailleur]
[Adresse]
[Code postal – Ville]
[Prénom NOM du locataire]
[Adresse du logement loué]
[Code postal – Ville]
Objet : Congé pour reprise du logement – Notification légale
Madame, Monsieur,
Je vous informe, par la présente, de ma décision de ne pas renouveler le bail en cours portant sur le logement que vous occupez situé au [adresse complète], et ce, pour motif de reprise.
Conformément à l’article 15, I de la loi du 6 juillet 1989, ce congé vous est donné avec un préavis de six mois, pour une prise d’effet au [date d’échéance du bail]. Cette notification vous parvient donc au plus tard le [date limite exacte de réception], conformément au délai légal.
Motif de la reprise
Je souhaite reprendre ce logement afin d’y loger [mon fils / ma fille / ma mère / mon conjoint], [Prénom NOM], né(e) le [date de naissance], à titre de résidence principale.
Le lien de parenté avec moi, bailleur, est le suivant : [expliquer le lien exact]. Cette reprise est réelle et sérieuse, conformément à la jurisprudence.
Vous trouverez en pièce jointe une copie de la pièce d’identité du bénéficiaire et, le cas échéant, une attestation sur l’honneur de l’installation prévue à titre de résidence principale.
Cas de locataire protégé
Si vous avez plus de 65 ans à la date d’échéance du bail et que vos ressources sont inférieures aux plafonds définis à l’article 15, III de la loi du 6 juillet 1989, je m’engage, le cas échéant, à vous proposer un relogement adapté dans un périmètre raisonnable, conformément à la loi.
Voies de recours
Conformément à la législation, vous avez la possibilité de contester ce congé devant le tribunal judiciaire du lieu de situation de l’immeuble.
Je reste à votre disposition pour convenir d’un rendez-vous concernant l’état des lieux de sortie et la remise des clés.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
Fait à…………. [lieu], le………….[date]
[Signature]
Quelles sont les erreurs à éviter lors d’un congé pour reprise ?
Donner congé pour reprise paraît simple en théorie, mais la jurisprudence montre que de nombreuses procédures échouent à cause d’erreurs évitables. Voici les principales fautes à ne pas commettre, sous peine de voir le congé annulé ou l’expulsion refusée par le juge.
Donner congé hors délai
Le délai de préavis ne se calcule pas en jours glissants : il doit être respecté à la lettre, à partir de la date de réception par le locataire. Par exemple, si le bail se termine le 31 décembre, le congé doit lui être reçu au plus tard le 30 juin. Une notification trop tardive, même d’un seul jour, rend le congé invalide. Le bail est alors renouvelé automatiquement.
Omettre ou mal formuler les mentions obligatoires
Un congé pour reprise doit détailler le motif, identifier clairement le bénéficiaire, et indiquer le lien de parenté lorsqu’il ne s’agit pas du bailleur lui-même. Une formule vague comme « je souhaite reprendre le logement » est insuffisante. Il faut prouver que la reprise est fondée et réelle, par exemple en mentionnant que le bénéficiaire y établira sa résidence principale.
De plus, le congé doit rappeler au locataire son droit à contester la décision devant le tribunal judiciaire. L’absence de cette mention peut être exploitée pour faire annuler le congé.
Négliger la situation du locataire protégé
En cas de congé adressé à un locataire âgé de plus de 65 ans et dont les revenus sont inférieurs aux plafonds légaux, le congé est inopposable, sauf si le bailleur propose un relogement adapté dans un périmètre raisonnable. Ignorer cette obligation, ou fournir une offre de relogement imprécise, trop éloignée ou inadaptée, revient à priver le locataire de sa protection. Le juge pourra alors refuser l’expulsion, même si toutes les autres conditions sont remplies.
Rappelons qu'une offre de relogement est inutile si le futur occupant du logement peut lui-même prétendre au statut de locataire protégé.
FAQ
Combien de temps faut-il attendre avant de relouer après un congé pour reprise ?
La loi ne fixe aucun délai minimum entre le départ du locataire et une éventuelle relocation. Toutefois, une relocation rapide (dans les deux ans suivant le congé) peut laisser supposer que la reprise était fictive.
Comment le locataire peut-il contester un congé pour reprise ?
Le locataire peut, même après avoir quitté les lieux, saisir le tribunal judiciaire compétent s’il estime que le congé est irrégulier ou frauduleux..
Que se passe-t-il si le locataire refuse de quitter les lieux ?
Si le locataire ne libère pas le logement à la date prévue, le bailleur ne peut pas procéder seul à l’expulsion. Il doit saisir le tribunal judiciaire pour demander l’expulsion, sur la base du congé délivré. Si le juge valide le congé, il rendra une ordonnance d’expulsion exécutoire. Le recours à un huissier de justice est alors nécessaire. Les délais peuvent être longs, surtout en cas de trêve hivernale.
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Sources
- Legifrance.gouv.fr - Article 15 de la loi du 6 juillet 1989
- Legifrance.gouv.fr - Cass. 3e civ., 11 mars 2014, n° 12-21.529
SOMMAIRE
- Dans quels cas un bailleur peut-il donner congé pour reprise ?
- Comment adresser un congé pour reprise à son locataire ?
- Modèle de lettre de congé pour reprise
- Quelles sont les erreurs à éviter lors d’un congé pour reprise ?
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