SOMMAIRE
- Cas justifiant la contestation d'un congé pour motif légitime et sérieux
- Modalités de contestation du congé pour motif légitime et sérieux
- Conséquences d'une contestation
- Moyens de défense du bailleur en cas de contestation
- Prévenir toute contestation
Ce qu'il faut retenir
Un locataire peut contester un congé si le motif n’est pas prouvé, repose sur un fait isolé, est discriminatoire ou mal notifié.
La contestation passe d’abord par un courrier, puis la commission de conciliation, et enfin le juge si nécessaire.
Pour éviter les contestations, le bailleur doit constituer des preuves solides, respecter la procédure et rédiger un congé clair et complet.
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Lorsqu’un bailleur donne congé à un locataire pour un motif légitime et sérieux, il s’attend à ce que celui-ci quitte les lieux à l’échéance du bail. Pourtant, il n’est pas rare que le locataire conteste la décision, parfois devant le juge. Quels sont les motifs justifiant cette contestation ? Comment s'en prémunir ?
Dans quels cas le locataire peut contester un congé pour motif légitime et sérieux ?
Absence de faits réels ou vérifiables
Le bailleur doit démontrer des manquements précis du locataire (retards répétés de paiement, troubles de voisinage, défaut d’entretien…).
- Si les preuves sont inexistantes, incomplètes ou non datées, le motif peut être invalidé.
- De simples tensions ou rumeurs ne suffisent pas : il faut des éléments concrets (courriers, constats d’huissier, plaintes écrites).
Un bailleur envoie un congé au motif que le locataire ferait « régulièrement des tapages nocturnes », mais ne dispose d’aucun constat d’huissier, de procès-verbal de police ni de témoignages écrits d’autres occupants. En l’absence de preuves matérielles, le motif peut être jugé infondé.
Faits ponctuels
Les tribunaux considèrent qu’un motif légitime et sérieux doit s’appuyer sur des manquements répétés ou persistants. Un fait isolé, même réel, n’est généralement pas suffisant pour justifier la résiliation du bail.
Un locataire organise une soirée un peu bruyante pour son anniversaire une fois dans l’année. Même si cela a occasionné des nuisances, il ne s’agit pas d’un comportement habituel ou répété, et le congé pourrait être contesté avec succès.
Motif étranger à la notion de “légitime et sérieux”
L’
encadre strictement les motifs " légitimes et sérieux" justifiant un congé. Un congé basé sur une mésentente personnelle, un désaccord sur des travaux ou un prétexte visant en réalité à récupérer le logement pour un autre usage non déclaré peut être contesté.Si l'objectif est la reprise du bien pour y habiter ou une vente, le congé doit suivre les règles propres à ces motifs.
Un bailleur notifie un congé au motif qu’il « n’apprécie pas la façon dont le locataire décore son balcon » ou « ne s’entend pas avec lui ». Ces raisons relèvent de considérations personnelles et ne répondent pas à la définition légale du motif légitime et sérieux.
Défaut de procédure ou vice de forme
Même si le motif est fondé, un congé peut être contesté s’il ne respecte pas strictement la procédure légale : délais de préavis, forme de la notification, mentions obligatoires…
Un bailleur envoie un congé par simple courrier, sans recommandé avec accusé de réception ni acte d’huissier, ou le notifie seulement trois mois avant la fin du bail vide au lieu des six mois requis. Le congé peut alors être déclaré nul, quelle que soit la validité du motif.
Congé à caractère discriminatoire
La loi interdit tout congé motivé par un critère discriminatoire (ex : origine, sexe, orientation sexuelle, religion…). Toute formulation pouvant être interprétée comme une forme de discrimination justifie une contestation.
Un bailleur indique par écrit à son locataire qu’il souhaite récupérer le logement « pour éviter que ses enfants soient élevés dans telle religion ». Même si d’autres raisons sont évoquées, la présence d’un critère discriminatoire rend le congé contestable.
Comment le locataire peut-il contester le congé donné par le bailleur ?
Pour contester le congé, le locataire doit respecter plusieurs étapes :
- Envoyer au propriétaire une lettre recommandée avec accusé de réception : la lettre doit expliquer avec précision la situation ;
- En cas de désaccord, le locataire peut faire appel à la commission départementale de conciliation (CDC) ;
- Si le désaccord persiste, le locataire peut saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal de la commune du logement ;
- Le locataire doit apporter les preuves nécessaires pour prouver que le congé n’est pas valable. L’assistance d’un avocat n'est pas obligatoire lors de l'audience.
Que risque le bailleur en cas d'une contestation d'un congé pour motif légitime et sérieux ?
Si le juge considère que le congé est infondé ou irrégulier :
- Le congé est annulé et le bail est reconduit automatiquement ;
- Le bailleur peut être condamné à indemniser le locataire pour le préjudice subi (frais de relogement, moral, etc.) ;
- Dans certains cas, le bailleur doit rembourser les frais engagés par le locataire pour quitter le logement. Ces sanctions peuvent être lourdes, surtout si le motif est jugé abusif ou discriminatoire.
Comment le bailleur peut se défendre en cas de contestation d'un congé pour motif légitime et sérieux ?
Lorsqu’un locataire engage une action en justice, le bailleur doit préparer une défense rigoureuse :
- Présenter toutes les preuves à l’appui du motif (constats d’huissier, échanges de courriers, attestations, rapports officiels)
- Démontrer la gravité et la répétition des faits reprochés, en replaçant chaque élément dans un contexte global
- Prouver le respect de la procédure : forme, délais, mention claire du motif dans le congé
- Réfuter les arguments adverses en montrant les incohérences ou les absences de preuve du côté du locataire
- Faire appel à un avocat pour structurer l’argumentation et maximiser les chances de succès.
Comment prévenir toute contestation du congé pour motif légitime et sérieux ?
Pour limiter les risques :
- Constituer un dossier solide : courriers, mises en demeure, constats, témoignages, rapports officiels ;
- Agir de manière progressive : adresser un avertissement ou une mise en demeure avant de donner congé ;
- Rédiger un congé précis et complet : décrire les faits, indiquer les dates, citer les textes applicables ;
- Respecter scrupuleusement la procédure : forme, délai, mode d’envoi ;
- Conserver toutes les preuves d’envoi et de réception ;
- Consulter un professionnel (avocat ou agent immobilier) pour sécuriser la rédaction et vérifier la conformité ;
Une approche méthodique et documentée réduit considérablement les chances de voir le congé annulé.
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SOMMAIRE
- Cas justifiant la contestation d'un congé pour motif légitime et sérieux
- Modalités de contestation du congé pour motif légitime et sérieux
- Conséquences d'une contestation
- Moyens de défense du bailleur en cas de contestation
- Prévenir toute contestation
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