Sommaire
- La chasse aux boîtes à clé : symbole du durcissement municipal
- Ingéniosité ou mise en danger ? Des pratiques risquées en plein essor
- Faux logement partagé : une parade de plus en plus surveillée
- Airbnb interdit ? Non, mais de plus en plus encadré
La chasse aux boîtes à clé : symbole du durcissement municipal
Dans de nombreuses villes touristiques comme Marseille, Paris ou La Rochelle, les boîtes à clé sont devenues la cible numéro un des autorités.
À La Rochelle, plus de 50 procès-verbaux ont été dressés depuis l'interdiction de ces dispositifs sur l’espace public en décembre 2024. À Marseille, la mairie a utilisé une disqueuse pour découper une soixantaine de boîtes.
Pour les bailleurs qui gèrent leur bien à distance, cette interdiction complique sérieusement la logistique de remise des clés. D’où l’apparition de méthodes de contournement... pas toujours légales.
Ingéniosité ou mise en danger ? Des pratiques risquées en plein essor
Boîtes à clé déguisées
Certains propriétaires installent des boîtes dans des objets mobiles (vieux vélo, jardinière sur roulettes, boîte aux lettres désaffectée). Problème : si l’objet est sur la voie publique, l’interdiction s’applique.
→ Risque : amende pour infraction au règlement municipal + suspicion d’activité illégale.
Serrures électroniques et casiers
Les solutions technologiques se développent : serrures connectées, casiers dans des commerces partenaires, digicodes temporaires.
→ Risque : faible si le dispositif est installé à l’intérieur du bien privé, mais attention aux copropriétés qui peuvent restreindre ce type d’installation.
Remise en main propre via tiers
Certains bailleurs passent par des prestataires locaux ou des connaissances. Cela reste légal… à condition de ne pas externaliser à une conciergerie non déclarée, assimilée à une activité commerciale.
→ Risque : requalification en activité professionnelle si répétée ou rémunérée sans déclaration.
Faux logement partagé : une parade de plus en plus surveillée
La location d’une chambre chez l’habitant permet théoriquement d’échapper à la limite des 120 jours/an sur une résidence principale.
Mais pour être conforme, plusieurs critères doivent être réunis :
- La chambre doit être accessible depuis l’intérieur du logement, sans entrée indépendante.
- Il ne doit pas y avoir de cuisine séparée.
- Le propriétaire doit vivre sur place pendant la location.
Si l’apparence d’une cohabitation est maintenue alors qu’elle est fictive (entrée séparée, absence du bailleur), l’infraction est caractérisée.
Jusqu’à 100 000 € d’amende pour changement d’usage non autorisé (source officielle).
Airbnb interdit ? Non, mais de plus en plus encadré
La location de courte durée n’est pas interdite, mais son exercice est strictement réglementé, surtout dans les zones tendues.
Type de location | Légal ? | Conditions à respecter |
---|---|---|
Résidence principale (max. 120 jours/an) | ✅ | Déclaration obligatoire + respect du plafond annuel |
Chambre chez l’habitant | ✅ | Cohabitation réelle, sans entrée indépendante ni cuisine dédiée |
Résidence secondaire / logement dédié Airbnb | ⚠️ | Autorisation de changement d’usage, souvent difficile à obtenir |
Location non déclarée ou fausse cohabitation | ❌ | Amende jusqu’à 100 000 € pour changement d’usage illicite |
Les plateformes doivent désormais transmettre les données de réservation aux communes qui l'exigent. Cela permet de vérifier le dépassement du nombre de nuits, l’absence de déclaration ou les anomalies de cohabitation.
Certaines villes refusent aussi les demandes de changement d’usage, ou exigent une compensation en surface équivalente, rendant la démarche inaccessible pour les petits bailleurs. Résultat : même un bailleur de bonne foi peut se retrouver hors des clous, souvent sans en avoir pleinement conscience.
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- Faux logement partagé : une parade de plus en plus surveillée
- Airbnb interdit ? Non, mais de plus en plus encadré