Charges locatives

Quelle est la bonne répartition des charges locatives ?

La location d’un logement à titre de résidence principale a pour contrepartie le versement d’un loyer par le locataire, mais aussi, le paiement de charges liées à l’utilisation du bien. Certaines sont imputables au locataire et d’autres au propriétaire bailleur. Quelles sont ces charges locatives ? Comment se répartissent-elles ? Rappel des règles pour éviter les litiges.

Charges locatives

SOMMAIRE

Définition des charges locatives

On considère comme charges locatives toutes les dépenses de fonctionnement induites par la location d’un logement (ascenseur, chauffage collectif, entretien de l’immeuble, etc.), qu’il s’agisse d’un bail d’habitation vide ou meublé. 

Parmi ces coûts, il faut distinguer :

  • Les « charges non récupérables », dont le montant doit être assumé en totalité par le bailleur ;
  • Les « charges locatives récupérables », payées initialement par le propriétaire, mais dues par le locataire. Ces dépenses sont remboursées au propriétaire par le locataire, en même temps que le versement du loyer mensuel, soit de manière forfaitaire ou sous la forme d’une provision sur charges (avance de frais) qui fait l’objet d’une régularisation annuelle.

Un calcul des charges locatives peut alors être une bonne pratique.

Liste et répartition des charges locatives

Quelles sont les charges dont le locataire est redevable ?

Les charges locatives récupérables par le propriétaire sont définies dans le décret n°87-713 du 26 août 1987 et concernent notamment :

  • Les salaires et cotisations sociales versés aux employés d’immeubles et gardiens le cas échéant ;
  • Les ascenseurs : charges d’exploitation de l'appareil (électricité, entretien, nettoyage, réparations, etc.). A noter, le coût du contrôle technique du matériel (tous les 5 ans) n'est pas récupérable ;
  • La production et distribution d’eau froide, eau chaude et chauffage collectif. Il peut s’agir de la consommation propre au locataire en cas de raccord collectif, de l’eau nécessaire à l'entretien des parties communes et espaces extérieurs, des réparations de fuites ou encore de l’entretien des épurateurs de fumée) ;
  • Les parties communes intérieures et extérieures : dépenses liées à l’éclairage, à l’entretien et à la propreté, à la réparation ou au remplacement de petits équipements (minuterie, tapis, jeux pour enfants…), ainsi que des frais de personnel d'entretien ;
  • Les taxes et redevances (enlèvement des ordures ménagères, redevance pour l’assainissement, etc.) sont dues par le locataire. 

En dehors de la liste exhaustive présente au décret n°87-713, aucune autre charge locative ne peut être réclamée au locataire au risque d'être considérée comme une charge locative abusive

Toutefois, le locataire reste responsable de l’entretien courant et des réparations des parties privatives dont il a l’usage exclusif. On peut citer, par exemple, le nettoyage des moquettes, le graissage des menuiseries, le remplacement des joints des robinets, etc. 

En l’absence de parties communes, les charges locatives récupérables sur un locataire en maison individuelle se limitent généralement aux services dont profite le locataire, principalement la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.

Quelles sont les charges locatives payées par le propriétaire (non imputables au locataire) ?

Le propriétaire bailleur doit aussi assumer certaines charges, qu’il ne peut réclamer à son locataire :

  • Les frais et charges de la copropriété : honoraires du syndic, achats des boîtes à lettres, etc. ;
  • Les réparations liées à la vétusté du bien immobilier ou des équipements (chauffe-eau, chaudière, baignoire…), les éventuels vices de construction ou de malfaçons, les dégâts causés par des intempéries ou actes de vandalisme, etc. ;
  • Les gros travaux : changement des fenêtres, des gouttières, de l’installation électrique, etc. ;
  • Les travaux d’amélioration de l’immeuble : toiture, ravalement de façade… ou du logement en lui-même : changement de la cuisine, installation d’une douche à l’italienne, etc. (sauf si le fait est la cause du locataire) ;
  • Les travaux imposés par les pouvoirs publics (décret du 9 septembre 2004) : raccordement au système de tout à l'égout, mise aux normes d'un ascenseur, installation de portes coupe-feu, etc. ;
  • Les impôts locaux, notamment la taxe foncière annuelle.

Quelles différences entre « provision pour charges » et « charges forfaitaires » ?

La façon dont le propriétaire peut récupérer les charges locatives auprès du locataire est définie dans loi n°89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs, et précisée par la loi Alur de 2014. En fonction du type de contrat de location (vide ou meublé), une ou deux solutions sont possibles.

Forfait de charges : un montant fixe

Il s’agit d’indiquer, dans le bail de location, une somme forfaitaire définie d'après une estimation des coûts réels et/ou en prenant en compte ce que payait l'ancien locataire. Ce montant est fixe et ne donne lieu à aucune régularisation. 

C’est la solution la plus simple pour récupérer les charges locatives auprès du locataire, mais aussi la plus problématique : le propriétaire ne peut rien réclamer en plus si le coût réel des charges dépasse les prévisions, et le locataire peut être amené à payer davantage que ce qu’il aurait dû. 

Le paiement forfaitaire des charges locatives n’est possible que pour les contrats de colocation (nu ou meublé) et les locations meublées.

Provision pour charges : un remboursement à l’euro près

Pour récupérer les dépenses locatives auprès du locataire pour leur montant réel, le propriétaire doit mettre en place une provision sur charges. Celle-ci correspond à une avance sur frais estimée à partir des coûts réels liés à la jouissance du bien locatif, payée par le locataire de manière régulière et pour un même montant. 

Ensuite, le bailleur doit procéder à une régularisation annuelle des charges locatives, selon les coûts réels constatés (factures à l’appui) ou après le résultat des comptes du gestionnaire de résidence par exemple. Cette solution est donc plus juste, mais aussi plus complexe à mettre en place. 

La provision pour charges est obligatoire pour tous les baux d’habitation vide (article 23 de la loi du 6 juillet 1989). Il est également possible d’opter pour cette méthode en location meublée ou en colocation.

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FAQ

Quand doit avoir lieu la régularisation des charges locatives ?

Si le locataire paie une provision sur charges, le propriétaire doit effectuer une régularisation tous les ans, pour équilibrer le rapport entre les versements du locataire et les coûts réels payés. Un courrier de régularisation de charges doit être envoyé au locataire un mois avant le paiement, accompagné du décompte des charges (types de dépenses, répartition entre locataire et propriétaire, etc.). De plus, le locataire doit pouvoir accéder aux pièces justificatives des charges pendant 6 mois après l’envoi du décompte.

Qu’est-ce qu’une charge locative abusive hors décret 87-713 du 26 août 1987 ?

Les charges locatives récupérables sont détaillées dans le décret 87-713 du 26 août 1987. En dehors de cette liste, les coûts répercutés par le propriétaire sont considérés comme des charges locatives de nature abusive. De plus, les charges dont la nécessité n'est pas prouvée ou dont le montant est excessif comparé aux frais réels payés, sont aussi jugées comme abusives.

Rédigé par Frédéric Raynal Logo Linkedin

Frédéric, ancien directeur des opérations d'une plateforme d'investissement, est aujourd'hui rédacteur web indépendant spécialisé en immobilier, fiscalité et finance personnelle. Il partage des contenus synthétiques et pédagogiques pour rendre des sujets parfois techniques accessibles à tous.

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Définition des charges locatives

On considère comme charges locatives toutes les dépenses de fonctionnement induites par la location d’un logement (ascenseur, chauffage collectif, entretien de l’immeuble, etc.), qu’il s’agisse d’un bail d’habitation vide ou meublé. 

Parmi ces coûts, il faut distinguer :

  • Les « charges non récupérables », dont le montant doit être assumé en totalité par le bailleur ;
  • Les « charges locatives récupérables », payées initialement par le propriétaire, mais dues par le locataire. Ces dépenses sont remboursées au propriétaire par le locataire, en même temps que le versement du loyer mensuel, soit de manière forfaitaire ou sous la forme d’une provision sur charges (avance de frais) qui fait l’objet d’une régularisation annuelle.

Un calcul des charges locatives peut alors être une bonne pratique.

Liste et répartition des charges locatives

Quelles sont les charges dont le locataire est redevable ?

Les charges locatives récupérables par le propriétaire sont définies dans le décret n°87-713 du 26 août 1987 et concernent notamment :

  • Les salaires et cotisations sociales versés aux employés d’immeubles et gardiens le cas échéant ;
  • Les ascenseurs : charges d’exploitation de l'appareil (électricité, entretien, nettoyage, réparations, etc.). A noter, le coût du contrôle technique du matériel (tous les 5 ans) n'est pas récupérable ;
  • La production et distribution d’eau froide, eau chaude et chauffage collectif. Il peut s’agir de la consommation propre au locataire en cas de raccord collectif, de l’eau nécessaire à l'entretien des parties communes et espaces extérieurs, des réparations de fuites ou encore de l’entretien des épurateurs de fumée) ;
  • Les parties communes intérieures et extérieures : dépenses liées à l’éclairage, à l’entretien et à la propreté, à la réparation ou au remplacement de petits équipements (minuterie, tapis, jeux pour enfants…), ainsi que des frais de personnel d'entretien ;
  • Les taxes et redevances (enlèvement des ordures ménagères, redevance pour l’assainissement, etc.) sont dues par le locataire. 

En dehors de la liste exhaustive présente au décret n°87-713, aucune autre charge locative ne peut être réclamée au locataire au risque d'être considérée comme une charge locative abusive

Toutefois, le locataire reste responsable de l’entretien courant et des réparations des parties privatives dont il a l’usage exclusif. On peut citer, par exemple, le nettoyage des moquettes, le graissage des menuiseries, le remplacement des joints des robinets, etc. 

En l’absence de parties communes, les charges locatives récupérables sur un locataire en maison individuelle se limitent généralement aux services dont profite le locataire, principalement la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.

Quelles sont les charges locatives payées par le propriétaire (non imputables au locataire) ?

Le propriétaire bailleur doit aussi assumer certaines charges, qu’il ne peut réclamer à son locataire :

  • Les frais et charges de la copropriété : honoraires du syndic, achats des boîtes à lettres, etc. ;
  • Les réparations liées à la vétusté du bien immobilier ou des équipements (chauffe-eau, chaudière, baignoire…), les éventuels vices de construction ou de malfaçons, les dégâts causés par des intempéries ou actes de vandalisme, etc. ;
  • Les gros travaux : changement des fenêtres, des gouttières, de l’installation électrique, etc. ;
  • Les travaux d’amélioration de l’immeuble : toiture, ravalement de façade… ou du logement en lui-même : changement de la cuisine, installation d’une douche à l’italienne, etc. (sauf si le fait est la cause du locataire) ;
  • Les travaux imposés par les pouvoirs publics (décret du 9 septembre 2004) : raccordement au système de tout à l'égout, mise aux normes d'un ascenseur, installation de portes coupe-feu, etc. ;
  • Les impôts locaux, notamment la taxe foncière annuelle.

Quelles différences entre « provision pour charges » et « charges forfaitaires » ?

La façon dont le propriétaire peut récupérer les charges locatives auprès du locataire est définie dans loi n°89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs, et précisée par la loi Alur de 2014. En fonction du type de contrat de location (vide ou meublé), une ou deux solutions sont possibles.

Forfait de charges : un montant fixe

Il s’agit d’indiquer, dans le bail de location, une somme forfaitaire définie d'après une estimation des coûts réels et/ou en prenant en compte ce que payait l'ancien locataire. Ce montant est fixe et ne donne lieu à aucune régularisation. 

C’est la solution la plus simple pour récupérer les charges locatives auprès du locataire, mais aussi la plus problématique : le propriétaire ne peut rien réclamer en plus si le coût réel des charges dépasse les prévisions, et le locataire peut être amené à payer davantage que ce qu’il aurait dû. 

Le paiement forfaitaire des charges locatives n’est possible que pour les contrats de colocation (nu ou meublé) et les locations meublées.

Provision pour charges : un remboursement à l’euro près

Pour récupérer les dépenses locatives auprès du locataire pour leur montant réel, le propriétaire doit mettre en place une provision sur charges. Celle-ci correspond à une avance sur frais estimée à partir des coûts réels liés à la jouissance du bien locatif, payée par le locataire de manière régulière et pour un même montant. 

Ensuite, le bailleur doit procéder à une régularisation annuelle des charges locatives, selon les coûts réels constatés (factures à l’appui) ou après le résultat des comptes du gestionnaire de résidence par exemple. Cette solution est donc plus juste, mais aussi plus complexe à mettre en place. 

La provision pour charges est obligatoire pour tous les baux d’habitation vide (article 23 de la loi du 6 juillet 1989). Il est également possible d’opter pour cette méthode en location meublée ou en colocation.

Excellent|4.7 sur 1 784 avisLogo trustpilot

FAQ

Quand doit avoir lieu la régularisation des charges locatives ?

Si le locataire paie une provision sur charges, le propriétaire doit effectuer une régularisation tous les ans, pour équilibrer le rapport entre les versements du locataire et les coûts réels payés. Un courrier de régularisation de charges doit être envoyé au locataire un mois avant le paiement, accompagné du décompte des charges (types de dépenses, répartition entre locataire et propriétaire, etc.). De plus, le locataire doit pouvoir accéder aux pièces justificatives des charges pendant 6 mois après l’envoi du décompte.

Qu’est-ce qu’une charge locative abusive hors décret 87-713 du 26 août 1987 ?

Les charges locatives récupérables sont détaillées dans le décret 87-713 du 26 août 1987. En dehors de cette liste, les coûts répercutés par le propriétaire sont considérés comme des charges locatives de nature abusive. De plus, les charges dont la nécessité n'est pas prouvée ou dont le montant est excessif comparé aux frais réels payés, sont aussi jugées comme abusives.

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Frédéric, ancien directeur des opérations d'une plateforme d'investissement, est aujourd'hui rédacteur web indépendant spécialisé en immobilier, fiscalité et finance personnelle. Il partage des contenus synthétiques et pédagogiques pour rendre des sujets parfois techniques accessibles à tous.