SOMMAIRE
- Vérification du fin de bail
- Négociation à l'amiable
- Procédure d'expulsion judiciaire
- Raisons qui retardent l’expulsion
- Étapes clés pour expulser
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
Un propriétaire ne peut pas expulser un locataire par la force, seule une procédure judiciaire encadrée par la loi est autorisée.
La procédure passe par dialogue, mise en demeure, jugement, commandement de quitter les lieux, puis expulsion avec force publique si nécessaire.
La trêve hivernale, la protection des locataires vulnérables et les refus de la préfecture peuvent retarder ou suspendre l’expulsion.
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Il arrive qu’en fin de bail, un locataire ne veuille pas partir malgré un congé régulier. Dans ce cas, le bailleur doit respecter une procédure légale bien précise : vérifier la validité de la fin de bail, tenter une solution amiable, puis, en dernier recours, saisir le juge. Cette démarche encadrée par la loi permet de récupérer le logement en toute légalité.
1. Vérifier la validité juridique de la fin de bail
Si un locataire reste après la fin du bail, il est indispensable de vérifier que la fin du contrat est conforme aux règles. Sans congé ou résiliation valides, le locataire n’a aucune obligation de quitter les lieux et toute procédure serait nulle.
Voici les raisons légitimes qui obligent le locataire à quitter les lieux à la fin du contrat de location :
- Congé donné par le propriétaire : au moins 6 mois avant la fin du bail pour une location non meublée et 3 mois pour une meublée, envoyé par lettre recommandée avec AR ou signifié par un commissaire de justice. Les motifs recevables sont la vente du logement ou la reprise comme résidence principale par le propriétaire ou un proche.
- Résiliation judiciaire pour impayés : en cas de loyers impayés, le propriétaire fait délivrer un "commandement de payer" par un commissaire de justice. Sans règlement dans le délai imparti, le juge peut prononcer la résiliation du bail, souvent prévue par la clause résolutoire du contrat.
D'autres raisons qui peuvent aussi justifier le départ du locataire
- Dégradations volontaires du logement ;
- Sous-location non autorisée ;
- Absence d’assurance habitation ;
- Refus d’accès pour des travaux obligatoires ;
- Troubles de voisinage répétés.
2. Tenter de faire partir le locataire à l’amiable
Avant d’activer la carte judiciaire, le propriétaire devrait essayer une dernière fois de résoudre le problème par le dialogue. Si le locataire explique pourquoi il reste dans le logement, les deux parties peuvent peut-être trouver un arrangement temporaire.
Le locataire n’a pas trouvé de nouveau logement car il vient de changer de travail et les agences rejettent son dossier de location. Le propriétaire accepte de prolonger la location de trois mois, le temps que le locataire termine sa période d’essai et dispose d’un dossier plus solide.
La mise en demeure est la dernière étape de la démarche amiable. Dans cette lettre recommandée avec accusé de réception, le propriétaire rappelle au locataire ses obligations et le menace d'engager une procédure judiciaire à ses frais.
3. Engager une procédure d'expulsion judiciaire (la seule voie légale)
En cas d’échec de la démarche amiable, le bailleur n’a d’autre choix que d’emprunter la voie légale.
Étape 1 : Saisir le tribunal
Le propriétaire doit faire appel à un avocat pour assigner le locataire devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire dont dépend le logement. Le juge s’assure que la demande d’expulsion est justifiée par un motif légitime.
Si la demande est approuvée, le juge prononce un jugement d'expulsion. En fonction de la situation personnelle du locataire, le juge peut lui accorder un délai supplémentaire de 3 mois à 3 ans pour quitter les lieux.
un propriétaire donne un congé pour vendre. Son locataire, qui vit seul et est atteint de difficultés motrices, peine à trouver un nouveau logement. Le juge émet un jugement d’expulsion mais donne au locataire un délai de 18 mois avant que l’expulsion physique puisse avoir lieu.
Étape 2 : Le commandement de quitter les lieux
Une fois le jugement obtenu, il doit être signifié au locataire par un Commissaire de Justice (anciennement appelé huissier de justice). Ce dernier délivre alors un « commandement de quitter les lieux ».
À compter de la réception de ce commandement, le locataire dispose d'un délai de deux mois pour quitter le logement (sauf délai supplémentaire accordé par le juge). Pendant ces deux mois, aucune expulsion physique ne peut avoir lieu.
Étape 3 : La tentative d'expulsion
Si le locataire n’est toujours pas parti à la fin de ces deux mois, le Commissaire de Justice rend visite au locataire pour lui demander de libérer les lieux.
Si le locataire coopère et part volontairement, le Commissaire de Justice dresse un procès-verbal d’expulsion. S’il n’ouvre pas la porte ou persiste à refuser de partir, le Commissaire de Justice ne peut pas aller plus loin. Il doit solliciter le concours de la force publique.
Étape 4 : L'expulsion avec le concours de la force publique
Le Commissaire de Justice doit formuler une demande de concours de la force publique auprès de la Préfecture, qui dispose d’un délai de deux mois pour répondre.
- Si elle accorde le concours : Le Commissaire de Justice revient, accompagné des forces de l'ordre (police ou gendarmerie) et d'un serrurier si nécessaire, pour procéder à l'expulsion forcée. Les meubles du locataire sont soit emportés par ce dernier, soit entreposés dans un garde-meuble à ses frais.
- Si elle refuse ou ne répond pas : Le refus de la Préfecture est rare mais possible en cas de risque de trouble à l'ordre public. Dans ce cas, l'expulsion est bloquée, mais le propriétaire peut saisir l'État pour obtenir une indemnisation des loyers perdus depuis la demande, et réclamer au locataire une indemnité d’occupation équivalente au loyer dû.
Ce qui peut retarder ou empêcher l’expulsion du locataire
Aucune expulsion pendant la trêve hivernale
La trêve hivernale s'étend chaque année du 1er novembre au 31 mars inclus. Le propriétaire peut engager la procédure judiciaire pendant cette période, obtenir un jugement d’expulsion et même faire délivrer un commandement de quitter les lieux. Toutefois, l’expulsion physique est suspendue pendant la trêve hivernale. Elle ne pourra avoir lieu qu’à partir du 1er avril.
Solution de relogement obligatoire pour les locataires protégés
La loi protège particulièrement les locataires âgés de plus de 65 ans dont les revenus sont inférieurs à certains plafonds. Si un propriétaire donne un congé pour vendre ou pour reprendre à un tel locataire, il a l’obligation de lui proposer une solution de relogement adaptée à sa situation. Cette obligation ne s'applique pas en cas de motif légitime et sérieux (comme des loyers impayés).
Un bailleur donne congé pour vendre à une locataire de 70 ans aux revenus modestes. Il doit lui proposer un autre logement disponible dans des conditions comparables (surface, secteur géographique, loyer, etc.).
Résumé des étapes clés pour expulser un locataire
Étape | Action | Acteur principal | Délai indicatif |
---|---|---|---|
Préalable | Donner un congé valide | Propriétaire | 3 à 6 mois avant fin de bail |
1. Judiciaire | Assignation devant le juge | Avocat | 6 à 24 mois |
2. Signification | Commandement de quitter les lieux | Commissaire de Justice | 2 mois |
3. Exécution | Tentative d'expulsion | Commissaire de Justice | Immédiat après délai de 2 mois |
4. Forcée | Demande de la force publique | Commissaire de Justice | 2 mois (réponse de la Préfecture) |
5. Expulsion | Expulsion physique | Commissaire de Justice + Police | Après accord de la Préfecture |
Lorsqu’un locataire refuse de quitter les lieux, le propriétaire devrait rapidement se faire accompagner par un professionnel. L’aide d’un avocat spécialisé en droit immobilier ou les conseils de l'ADIL (Agence Départementale d'Information sur le Logement) peuvent s’avérer précieux. Leur expertise permet de suivre strictement la procédure légale et d’éviter les erreurs qui pourraient entraîner des retards.
FAQ
Que faire si le locataire ne respecte pas le préavis ?
Si le locataire reste dans le logement après la fin du préavis, il devient occupant sans droit ni titre. Le propriétaire peut alors engager une procédure d’expulsion en saisissant le juge, et réclamer une indemnité d’occupation correspondant au loyer qui aurait dû être versé.
Est-il possible d'expulser un locataire sans commandement de quitter les lieux ?
Non. Le commandement de quitter les lieux, délivré par un commissaire de justice après jugement, est une étape obligatoire. Sans cet acte, l’expulsion est illégale et expose le bailleur à des sanctions pénales.
Comment expulser un locataire pour nuisance ?
Si les troubles de voisinage sont répétés et avérés, le propriétaire peut invoquer un motif légitime et sérieux pour mettre fin au bail. Il doit constituer un dossier de preuves (plaintes, témoignages, constats) et saisir le juge pour obtenir la résiliation du bail, puis suivre la procédure légale d’expulsion.
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Sources
- Service-public.fr - Loyers impayés et expulsion du locataire
- Service-public.fr - Quand s'applique la trêve hivernale ?
SOMMAIRE
- Vérification du fin de bail
- Négociation à l'amiable
- Procédure d'expulsion judiciaire
- Raisons qui retardent l’expulsion
- Étapes clés pour expulser
- FAQ
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