On distingue 2 catégories de clauses à proscrire dans un contrat de location vide ou meublée :
- Les clauses interdites réputées non écrites ;
- Les clauses réputées abusives.
1/ Les clauses purement et simplement interdites
Il s'agit des clauses strictement interdites par la loi. Leur contestation est automatique.
Clause pénale pour défaut de paiement du loyer
Depuis l'entrée en vigueur de la loi Alur, vous n'avez pas le droit de prévoir dans le contrat de location d'habitation une clause visant à majorer le montant du loyer en cas de défaut de règlement du loyer, de retard de paiement, etc.
Clause liée au choix de l'assurance habitation
Vous n'avez pas le droit d'imposer au locataire le choix de sa compagnie d'assurance habitation.
Vous ne pouvez pas non plus l'obliger à souscrire à des garanties autres que les garanties minimales imposées par la réglementation (incendie, dégât des eaux, explosion).
Clause résolutoire pour motifs non prévus par la loi
Comme nous l'avons expliqué précédemment, la clause résolutoire n'est permise que pour 3 raisons :
- Défaut de paiement du loyer et des charges ;
- Défaut de versement du dépôt de garantie ;
- Manquement de la part du locataire (défaut d'assurance habitation, troubles de jouissance constatés par décision de justice…).
Toutes les clauses résolutoires qui prévoient la résiliation du bail pour d'autres motifs sont réputées non écrites.
Responsabilité en cas de travaux ou dégradation
Vous devez indemniser votre locataire lorsque vous réalisez des travaux dans le logement loué en cours de bail et pendant plus de 21 jours.
Une clause contraire, même acceptée par le locataire, serait nulle et réputée non écrite.
Clause réduisant la durée légale du bail
Aucune clause ne peut valablement réduire le délai légal d'un contrat de location.
La durée du bail est de 1 an pour une location meublée, de 3 ans pour une location vide, et de 9 mois pour un bail étudiant.
Clause d'obligation du prélèvement automatique
Vous ne pouvez pas obliger un locataire par le biais d'une clause inscrite dans le contrat de location à payer les mensualités de loyers et de charges par prélèvement automatique.
Clause limitant le nombre d'occupants ou la jouissance du bien
Toute clause visant à restreindre la jouissance du logement est réputée nulle. Le locataire peut par conséquent y exercer librement une activité politique, syndicale, etc.
Par ailleurs, le locataire doit pouvoir héberger qui il souhaite dans le logement qu'il occupe. Le nombre d'occupants ne peut être limité.
La sous-location est toutefois interdite par défaut.
Clause prévoyant des frais annexes à la charge du locataire
Il vous est interdit d'imposer à votre locataire des frais divers, notamment :
- Des pénalités pour non-respect du règlement intérieur de l'immeuble ;
- Le paiement de l'état des lieux de sortie établi entre vous (sans l'intervention d'un commissaire de justice) ;
- Le coût d'expédition des quittances de loyer ;
- etc.
2/ Clauses réputées abusives
Ce sont des clauses contraires à la réglementation, mais qui ne sont toutefois pas interdites expressément par la loi. Elles sont réputées abusives par la Commission des clauses abusives (ou à la suite de jurisprudences).
L'annulation de telles clauses nécessite un jugement du tribunal d'instance.
Clause d'interdiction d'aménager le logement
Conformément à l'article 6 de la loi du 6 juillet 1989, vous ne pouvez vous opposer à des aménagements engagés par votre locataire si ceux-ci ne dénaturent pas le bien loué.
Le locataire peut donc repeindre les murs, rénover les sols, etc. (à condition que les couleurs choisies ne soient pas excentriques, et n'empêchent pas une jouissance normale du logement).
Clause interdisant les animaux domestiques (non dangereux)
Aucune clause ne permet d'interdire au locataire de posséder un animal de compagnie, sauf s'il s'agit d'un animal de 1re catégorie (chiens d'attaque). Dans ce dernier cas, il convient d'inclure dans le bail de location une clause interdisant cette catégorie d'animal.
Clause d'interdiction de fumer dans le logement
Il n'est pas admis d'interdire à un locataire, par une clause inscrite dans le bail, de fumer dans son logement.
Il reste néanmoins responsable des dégradations et de l'usure causées par la fumée de cigarette.