Quelle est la situation actuelle et celle à venir ?
Selon une enquête récente de l'Union Sociale pour l'Habitat (USH), les impayés de loyers sont en hausse en France. La moitié des organismes HLM ont enregistré une augmentation de plus de 10 % du nombre de ménages en retard de paiement de loyer de plus de trois mois. Cette tendance est également observée dans le parc locatif privé parisien et dans les grandes villes françaises.
Ce chiffre pourrait continuer à augmenter d’ici fin 2023, notamment en raison de l'inflation en cours, qui devrait atteindre 7 %. Cette inflation va logiquement entraîner une augmentation des impayés, d'autant plus que les loyers pourraient également augmenter dans les mois à venir.
En plus des loyers, le paiement des charges pourrait également poser problème aux locataires, car la protection du bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie va diminuer l’an prochain. Jusqu'à présent, cette protection limitait la hausse à 4 %, mais elle passera à 15 % pour le gaz le 1er janvier et pour l'électricité le 1er février.
Par ailleurs, la trêve hivernale, qui s'étendra cette année du 1er novembre 2023 au 31 mars 2024, représente une période cruciale pour les bailleurs.
Pendant cette période, il est en effet interdit d'expulser un locataire en situation d'impayé, offrant ainsi une protection temporaire aux locataires en difficulté financière. Cette mesure vise à prévenir les expulsions pendant les mois les plus froids de l'année, assurant ainsi un minimum de stabilité aux foyers vulnérables.
Pour les bailleurs, cela peut signifier une période de revenus en moins et une certaine incertitude quant à la régularisation des paiements.
Cependant, il est essentiel de noter que la trêve hivernale ne suspend pas les obligations des locataires en termes de paiement des loyers et charges. Cela signifie que les arriérés continueront de s'accumuler.
Nous vous invitons ainsi à une gestion financière prudente pour faire face à cette période délicate. Pour rappel, voici notre guide pour bien choisir son locataire.
Quelles sont les solutions du gouvernement, pour les bailleurs et pour les locataires ?
Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement a commencé à distribuer un chèque énergie "exceptionnel" pour douze millions de Français, d'une valeur de 100 à 200 euros.
Que faire en cas de loyers impayés ?
Pour les propriétaires bailleurs, il existe une assurance contre les loyers impayés, la GLI (Garantie Loyers Impayés), bien qu'elle ait un coût (jusqu'à 3% du loyer annuel). Cette assurance offre une protection importante, tant pour le propriétaire que pour le locataire.
En effet, lorsque le propriétaire a souscrit à cette assurance, il n'a pas besoin de demander une garantie supplémentaire au locataire. Cela représente donc un avantage considérable pour les candidats à la location qui n'ont pas de proches pour se porter garant.
Il existe également une assurance gratuite spécifique pour les loyers impayés, appelée garantie Visale, qui est accessible aux locataires âgés de 18 à 30 ans, quel que soit leur statut professionnel. Pour les personnes de plus de 30 ans, il existe des dérogations possibles, notamment dans le cadre d'une mobilité professionnelle.
Les locataires, quant à eux, peuvent se tourner vers des aides au logement, comme les APL proposées par la CAF. D'autres solutions existent également, telles que Action Logement ou le Fonds de solidarité pour le logement (FSL).