SOMMAIRE
- Qui paye l'état des lieux d'entrée ?
- Qui paye l'état des lieux de sortie ?
- Quels sont les frais imputables au locataire ?
- Quels frais peuvent-être abusifs lors d'un état des lieux d'entrée ?
- Quels frais peuvent-être abusifs lors d'un état des lieux de sortie ?
- Comment contester des frais abusifs d'état des lieux ?
- Quelles sont les conséquences des frais d'état des lieux abusifs ?
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
Les frais d’état des lieux d’entrée sont facturables au locataire si un professionnel intervient, mais ils sont plafonnés.
L’état des lieux de sortie est à la charge du propriétaire, sauf frais partagés pour intervention d'un commissaire de justice en cas de litige.
Les frais abusifs incluent des coûts non justifiés ou dépassant les plafonds légaux, comme les réparations dues à l’usure normale.
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L'état des lieux est une étape essentielle au début et à la fin d’une location, car il détermine l'état du logement et encadre la restitution du dépôt de garantie. Les frais associés à cette procédure, qu'il s'agisse de la réalisation de l'état des lieux ou des éventuelles réparations à la charge du locataire, sont parfois source de questions et de litiges. C’est pourquoi il est important de bien différencier les frais pouvant être facturés légitimement et les frais dits abusifs.
Qui paye pour l'état des lieux d'entrée ?
Conformément à loi ALUR, le propriétaire peut facturer des frais d'état de lieu d'entrée seulement si trois conditions sont remplies :
- L'état des lieux a été réalisé par un professionnel ;
- La participation du locataire n'excède pas celle du propriétaire ;
- La contribution du locataire ne dépasse pas 3€ par m² de surface habitable.
Le propriétaire commet un abus si l'un de ces impératifs n'a pas été rempli.
Imaginons que le propriétaire loue un appartement de 40 m² et que l'état des lieux a été réalisé par un professionnel. Ce service est facturé 300€.
Calcul des frais à la charge du locataire :
3€ (Plafond part du locataire) x 40 m² (Surface habitable) = 120€
Les frais seront donc répartis comme suit :
- 120€ à la charge du locataire ;
- 180€ à la charge du propriétaire.
Dans cette situation, il y a abus si les frais sont répartis équitablement.
Qui paye pour l'état des lieux de sortie ?
La facturation de l’état des lieux de sortie est interdite. Toute clause inscrite dans le contrat obligeant le locataire à payer ces frais est considérée comme abusive et donc nulle. Cet état des lieux est donc à la charge exclusive du bailleur.
Quels sont les frais qui peuvent être imputés au locataire ?
Les frais imputables au locataire lors d'un état des lieux d'entrée
Le propriétaire peut facturer la réalisation de l'état des lieux en elle-même. Néanmoins, la loi ALUR indique qu'une telle facturation n'est possible que si un professionnel est intervenu. Un état des lieux d'entrée réalisé par le bailleur est gratuit.
Les frais imputables au locataire lors d'un état des lieux de sortie
L'état des lieux de sortie n'engage en principe aucun frais pour le locataire. Toutefois, il peut être amené à prendre en charge :
Les frais de commissaire de justice
En cas de désaccord entre les parties, le recours à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice) pour la réalisation de l'état des lieux est possible. Les frais de cette intervention sont alors partagés entre le locataire et le propriétaire, à hauteur de 50 % chacun.
Dans ce cas de figure, les frais à la charge du locataire ne sont pas plafonnés. Toutefois, le tarif pratiqué par les commissaires de justice est réglementé.
À titre indicatif, en 2024, un commissaire de justice peut demander :
- Jusqu’à 132,82€ pour l’état des lieux d’un logement de 50 m² ;
- Jusqu’à 154,74€ pour un logement entre 50 et 150 m² ;
- Jusqu’à 232,12€ pour un logement de plus de 150 m².
Il faut également prévoir 18,06€ pour l’envoi de lettres de convocation et 11,28 € de frais de déplacement.
Les frais de remise en état
Le propriétaire peut retenir tout ou partie du dépôt de garantie pour couvrir les réparations des dégradations causées par le locataire. Cependant, celles-ci doivent avoir été constatées lors de l'état des lieux de sortie. Il est important de distinguer les dégradations réelles de l'usure naturelle, qui restent à la charge du propriétaire.
Les frais de nettoyage
Si le logement est rendu dans un état de saleté avancé nécessitant un nettoyage en profondeur, le propriétaire peut facturer des frais de nettoyage au locataire. Ces frais doivent être proportionnés et justifiés par la situation.
Quels frais peuvent-être jugés abusifs pour un état des lieux d'entrée ?
Les abus concernent les frais d'état des lieux. Le montant demandé est considéré abusif dès lors que le propriétaire ne remplit pas l'un des 3 impératifs évoqués plus haut.
Il y a donc ainsi abus lorsque :
- L'état des lieux n'a pas été effectué par un professionnel ;
- Le locataire prend en charge plus de 50% des frais engagés ;
- Le montant facturé dépasse le plafond prévu par la loi ALUR.
Quels frais peuvent-être abusifs lors d'un état des lieux de sortie ?
Hormis le fait que demander des frais d'état des lieux de sortie est abusif, le bailleur peut aussi commettre un impair en réclamant :
Les frais de nettoyage excessifs
Les frais de nettoyage sont abusifs s'ils sont disproportionnés par rapport à l'état de propreté constaté lors de l'état des lieux de sortie. Des salissures mineures ou une légère poussière ne peuvent à elles seules justifier de tels frais.
Par conséquent, pour réclamer des frais de ménage, le propriétaire doit démontrer la nécessité d'un nettoyage en profondeur. Il est recommandé de conserver des preuves (photos ou témoignages) et de présenter au locataire plusieurs devis de services de nettoyage.
Les frais de réparations non justifiés
Si le propriétaire facture des réparations sans qu'elles soient justifiées par des dégradations réelles constatées lors de l'état des lieux de sortie, ces frais doivent être retenus comme abusifs.
Il est donc recommandé au locataire de consigner tous les défauts dans l'état des lieux d'entrée afin de se prémunir contre de telles pratiques.
Les frais de remise en état pour l'usure naturelle de certains éléments
Les travaux de remise en état liés à l'usure naturelle, comme la rénovation de peintures ou le remplacement d'équipements obsolètes, sont à la charge du propriétaire. Imputer ces frais au locataire constitue une pratique abusive. Seuls les dommages existants causés directement par le locataire peuvent justifier une retenue sur le dépôt de garantie.
Pour évaluer l'usure naturelle et distinguer les responsabilités, le propriétaire se réfère généralement à une grille de vétusté qui fixe la durée de vie moyenne des équipements et des éléments du logement.
Les honoraires de gestion ou de dossier facturés au locataire
Certains propriétaires tentent de facturer des frais de gestion ou de dossier pour l'organisation de l'état des lieux, comme la préparation des documents. Ces frais ne sont pas prévus par la loi. Ils sont donc illégitimes et contestables.
Les frais de déplacement pour l'état des lieux
Facturer des frais de déplacement pour la réalisation de l'état des lieux, qu'il soit effectué par le propriétaire ou un professionnel, constitue une pratique abusive. Ces frais doivent être intégrés dans le coût total de la prestation, sans imposer de charges supplémentaires au locataire.
Comment le locataire peut-il contester des frais abusifs liés à l'état des lieux ?
Le locataire a le droit de contester une facture de travaux engagés à la suite de l'état des lieux de sortie. Cette démarche peut être initiée à l'amiable et, si nécessaire, portée devant le tribunal judiciaire.
Résoudre les litiges à l'amiable
La première étape consiste à tenter de régler le différend à l'amiable. Pour cela, le locataire doit envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au propriétaire, en précisant clairement les motifs de la contestation ainsi que ses demandes spécifiques. Il doit conserver une copie de la lettre, ainsi que les preuves d'envoi et de réception.
Si la lettre recommandée est retournée sans avoir été récupérée par le propriétaire, il est conseillé au locataire de ne pas l'ouvrir. Ainsi, en cas de procédure judiciaire, il pourra la présenter comme preuve devant un tribunal pour démontrer sa tentative de règlement à l'amiable.
Solliciter la Commission départementale de conciliation (CDC)
Le locataire peut aussi faire appel à la Commission départementale de conciliation pour tenter de trouver une solution amiable avec le propriétaire, sans recourir aux tribunaux. Cet organisme gratuit, spécialisé dans la résolution des litiges locatifs, peut faciliter un règlement consensuel.
Saisir le tribunal judiciaire en cas de litige persistant
Si le propriétaire ne répond pas dans un délai raisonnable (généralement huit jours), le locataire peut saisir le juge des contentieux de la protection dont dépend le logement pour engager une procédure judiciaire et réclamer le remboursement des frais jugés abusifs.
Quelles sont les conséquences des frais d'état des lieux abusifs ?
Des frais d'état des lieux abusifs ont peu de conséquence juridique. Toutefois, cette pratique peut nuire aux rapports locatifs. Effectivement, cette erreur entraine habituellement :
Remboursement des sommes indûment perçues
Si le bailleur ou le professionnel a facturé l’état des lieux en dehors du cadre légal (ex : au-delà du plafond, facturation d’un état des lieux de sortie sans litige), le locataire peut exiger le remboursement. En cas de litige, il peut saisir la commission départementale de conciliation ou le juge des contentieux de la protection.
Sanctions en cas de pratiques systématiques
Des frais abusifs systématiques peuvent être considérés comme une pratique commerciale trompeuse, répréhensible au titre du Code de la consommation (article L121-1). Cela peut entraîner des amendes administratives voire des sanctions pénales dans les cas les plus graves.
Atteinte à la réputation du bailleur ou du professionnel
Dans le cas d’une gestion locative par agence, des frais injustifiés peuvent nuire à la réputation professionnelle, avec un impact commercial (avis négatifs, litiges récurrents, perte de clients).
FAQ
Les frais d'agence incluent-ils les frais d'état des lieux d'entrée ?
Les frais d'agence (aussi appelé "honoraires de location") n'incluent pas toujours les frais d'état des lieux d'entrée. Ils concernent habituellement :
- La visite du logement ;
- Le traitement du dossier de locataire ;
- La rédaction du bail.
Les frais d'état des lieux sont habituellement facturés séparément lorsque l'agence fait appel à un prestataire extérieur.
Quelles sont les frais à la charge exclusif du bailleur à l'issue de l'état des lieux de sortie ?
À l’issue de l’état des lieux de sortie, le bailleur reste responsable de certains frais, à savoir :
- Les réparations dues à la vétusté du bien ;
- Les réparations structurelles ;
- Les frais de remise en état avant la relocation.
Il y a abus lorsque :
- Le bailleur retient le dépôt de garantie sans preuve concrète de dégradations ;
- Il fait payer des travaux qui relèvent d'un défaut d'entretien de sa part ;
- Il refuse de prendre en compte l'usure des équipements à l'aide d'une grille de vétusté.
Comment éviter les litiges liés aux frais d'état des lieux ?
Pour éviter les litiges liés aux frais d'état des lieux, le bailleur doit se renseigner sur les règles à respecter en la matière et se conformer à la législation en vigueur. La transparence est aussi la clé avant dans tous ses rapports avec le locataire. Enfin, le propriétaire a tout intérêt à prendre des photos lors des états des lieux. Elles serviront toujours de preuves en cas de besoin.
Quelles dégradations peuvent être facturées au locataire à l'issue de l'état des lieux de sortie ?
Les dégradations résultant d'une mauvaise utilisation ou d'un manque de soin, tels que des trous dans les murs, des vitres cassées ou des équipements détériorés, peuvent être facturées au locataire. En revanche, l'usure normale due à l'usage quotidien du logement (comme l’altération de la peinture ou l'usure des sols) ne peut pas être retenue à sa charge.
Quel est le délai pour contester un état des lieux sortant ?
Le locataire dispose d'un délai de 3 ans après l'apparition du litige pour contester un état des lieux de sortie. Toutefois, il est recommandé d'agir dès la réception du document afin de favoriser une résolution rapide du litige et de faciliter la présentation de preuves pertinentes.
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Sources
- Legifrance.fr - Article 5 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 (règles relatives à l’état des lieux réalisé par un professionnel)
- Legifrance.fr - Article 4 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 (clauses abusives dans le contrat de location)
- Legifrance.fr - Décret n° 2016-382 du 30 mars 2016 (dispositions relatives aux règles d'état des lieux et à l'évaluation de la vétusté)
- Questions.assemblee-nationale.fr - Question écrite n° 67306 sur les baux d'habitation
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- Quels frais peuvent-être abusifs lors d'un état des lieux de sortie ?
- Comment contester des frais abusifs d'état des lieux ?
- Quelles sont les conséquences des frais d'état des lieux abusifs ?
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