SOMMAIRE
- 1. Logement en zone tendue
- 2. Premier emploi
- 3. Mutation professionnelle
- 4. Perte d'emploi
- 5. Nouvel emploi après une perte d'emploi
- 6. Départ du locataire pour raison de santé
- 7. Le locataire bénéficiaire du RSA
- 8. Le locataire reçoit l'Allocation adulte handicapé (AAH)
- 9. Attribution d’un logement social
- 10. Violences au sein du logement
- Donner congé avec un préavis réduit
- Refuser un préavis réduit
- Les justificatifs à fournir pour un préavis réduit
- FAQ
Ce qu'il faut retenir
10 motifs légaux permettent de bénéficier d'un préavis réduit à 1 mois.
Le locataire doit fournir un justificatif pour prétendre à un préavis réduit.
En l'absence de justificatif, le préavis sera de 3 mois.
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Un bail vide oblige le locataire à respecter un préavis de 3 mois s'il décide de donner congé au bailleur. Toutefois, la loi prévoit plusieurs situations pour lesquelles le préavis est réduit à un mois. Ces 10 exceptions sont strictement définies par la loi. Voici les motifs justifiant un préavis réduit :
1. Le logement se situe dans une zone tendue
C’est le cas le plus simple et le plus fréquent : le préavis en zone tendue passe d'un délai de trois mois à un délai réduit à un mois.
Cette disposition a été introduite par la
pour tous les baux signés ou reconduits depuis cette date, puis étendue par la (dite loi Macron) à tous les baux de location vide, quelle que soit leur date de signature.Les « zones tendues » correspondent à des zones géographiques où la demande locative est très élevée par rapport à l’offre. En principe, le propriétaire ne doit éprouver aucune difficulté à relouer, ce qui justifie le préavis réduit.
2. Le locataire obtient un premier emploi
La
permet au locataire de demander une réduction de son préavis de départ à un mois (au lieu de trois) lorsqu’il décroche un premier emploi.En l’état actuel de la jurisprudence, un premier emploi se définit donc :
- Soit comme le premier emploi obtenu après la fin des études pour un étudiant qui entre dans la vie active ;
- Soit la prise d’un emploi qui provoque la première affiliation au régime de sécurité sociale.
Lors de sa formation universitaire, alors qu’il vivait chez ses parents, il a exercé un emploi saisonnier et a été affilié à la sécurité sociale. À la fin de ses études, il a signé un contrat de location pour un appartement non meublé et en cours de bail, il a signé pour un « vrai » emploi. Dans ce cas, il s’agit bien d’un premier emploi.

Un CDD transformé en CDI, ou une promesse d’embauche, n’est pas considéré comme un premier emploi.
3. Préavis réduit suite à une mutation professionnelle
Si le locataire accepte une proposition pour travailler dans un nouveau lieu (pour un nouvel emploi ou non) ou que son employeur a accepté une demande de mutation professionnelle, alors le préavis peut être réduit à 1 mois.
Ce motif est valable que la mutation soit à l’initiative de l’employeur (subie) ou du locataire (voulue). De plus, la loi n'impose aucune distance quant au lieu de mutation, le préavis réduit d'un mois s'applique donc sans condition d'éloignement.
Pour être recevable, la date de la mutation doit coïncider avec la demande de congé. Un locataire ne peut pas prétendre au préavis réduit si la mutation a eu lieu quelques mois avant le congé ou qu’elle intervient en cours de préavis.
Un changement d’employeur ou une modification d’adresse du siège social de l’entreprise ne sont pas considérés comme des cas de mutation professionnelle et ne permet pas un préavis réduit.
4. Le locataire perd involontairement son emploi
Un locataire peut invoquer la perte de son emploi pour bénéficier d'un préavis réduit. Cette situation peut faire suite à :
- La fin d’un contrat à durée déterminée (CDD, mission d’intérim, etc.) ;
- Le licenciement, qu’il soit économique ou pour faute (même en cas de faute grave ou lourde) ;
- La rupture conventionnelle du contrat de travail. Bien qu’elle puisse être à l’initiative du salarié (locataire) ou de l’employeur, la Cour de cassation (Cass. 3e civ., 9 juin 2016) a rappelé que la rupture conventionnelle constitue une perte d’emploi dans les deux cas.
- Une démission ou un abandon de poste ne justifie pas un préavis réduit à 1 mois ;
- La notion de perte d'emploi ne concerne pas les activités libérales ou commerciales.
5. Le locataire retrouve un nouvel emploi après une perte d'emploi
Lorsque le locataire perd son emploi (dans les conditions évoquées ci-dessus) et trouve un nouvel emploi, il peut quitter son logement après un préavis réduit d’un mois. Cette prérogative permet au locataire de se préparer plus facilement à sa prise de poste.
Pour cela, il devra justifier de la perte d’un emploi (la démission et l’abandon de poste sont exclus) et de la signature d’un nouveau contrat de travail. La localisation de son nouveau poste n’a pas d’importance, le propriétaire bailleur n’a pas à savoir si ce nouvel emploi implique obligatoirement un changement de lieu de résidence pour son locataire.
- La perte d'emploi et la nouvelle embauche doivent avoir lieu pendant le bail ;
- Le congé doit intervenir dans les deux mois suivant la date d'embauche.
6. Départ du locataire pour raison de santé justifiant un déménagement
Le préavis de départ peut également être réduit dans le cas où le locataire rencontre des problèmes de santé importants, nécessitant un changement de domicile. Pour ce faire, il devra joindre un certificat médical à sa demande de congé, stipulant que son état de santé lui impose de déménager.
La condition d’âge (plus de 60 ans) pour bénéficier de cette réduction de préavis a été supprimée depuis la loi Alur de 2014. Ainsi, peu importe l’âge du locataire, seul le certificat médical justifiant de son état de santé suffit.
7. Le locataire bénéficie du Revenu de solidarité active (RSA)…
Après plusieurs affaires judiciaires, la jurisprudence (Cass. 3e civ, 19 octobre 2017) est claire : un locataire bénéficiaire du Revenu de Solidarité Active, qui est en mesure de fournir une attestation de la CAF, peut donner congé à son bailleur dans un délai de préavis réduit à 1 mois.
De plus, le seul fait de bénéficier du RSA est suffisant en lui-même pour profiter de cet avantage, il n’est pas nécessaire de donner une autre justification.
8. Le locataire reçoit l'Allocation adulte handicapé (AAH)
Même principe que pour le RSA : les bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé peuvent prétendre à un préavis réduit pour quitter leur location vide. Cette disposition a été ajoutée dans la loi Alur de 2014.
9. Préavis de location réduit à 1 mois pour l’attribution d’un logement social
Lorsqu’un locataire se voit attribuer un logement social, il peut résilier son bail actuel avec un préavis réduit. L’attestation de l’organisme HLM ou de l’autorité compétente constitue alors le justificatif du préavis de 1 mois.
10. Le locataire ou un enfant vivant dans le logement est victime de violences
Pour lutter contre les violences conjugales, l'Etat a mis en place la
. Elle permet au locataire de quitter le logement pour échapper aux violences ou protéger les enfants.Toutefois, lors de sa demande de congé, le locataire doit justifier qu’il, ou elle, bénéficie d’une ordonnance de protection et que son conjoint, partenaire de PACS, concubin, petit ami, ancien ou actuel, cohabitant ou non, fait l’objet de poursuites ou d’une condamnation. Un dépôt de plainte seul n’est pas suffisant.

Comment le locataire doit-il donner congé pour profiter d'un préavis réduit ?
Pour bénéficier d'un préavis réduit, le locataire doit mentionner expressément le motif dans sa lettre de congé. La notification doit être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception, signifiée par huissier ou remise en main propre contre récépissé.
La lettre de congé doit présenter les mentions suivantes :
- Identité et adresse du locataire et du bailleur ;
- Date prévue de départ du locataire, à compter de la réception du congé par le bailleur ;
- Rappel du délai de préavis légal (1 mois en location meublée, 3 mois en location vide) et désignation du motif ouvrant droit à un préavis réduit à 1 mois (zone tendue, perte d’emploi, état de santé, etc.) ;
- Lieu et date de rédaction du courrier, et signature du locataire ;
- Cette lettre (dédite de location) doit être accompagnée des documents nécessaires pour justifier de l’application d’un préavis réduit.
Le bailleur peut-il refuser un préavis réduit ?
Si le locataire n’apporte aucun justificatif ou si le document fourni est manifestement insuffisant. Dans ce cas, le préavis reste de 3 mois (en location vide). En cas de litige, le bailleur peut saisir le juge pour contester la validité du congé.
Quels justificatifs le locataire doit-il fournir pour un préavis réduit ?
Chaque situation donnant droit à un préavis réduit à un mois doit être appuyée par un document officiel. Sans justificatif valable, le bailleur est en droit de refuser l’application du délai raccourci et d’exiger le respect du préavis légal de trois mois.
Le justificatif préavis de 1 mois peut être un certificat médical, une attestation de droit au RSA un contrat de travail…
FAQ
Comment calculer la fin d’un préavis réduit ?
Le délai commence le jour de la réception du congé par le bailleur, et non à l’envoi. Le calcul se fait en mois pleins : un congé reçu le 12 mai avec préavis réduit prend fin le 12 juin, pas le 31 mai.
Dans quels cas le locataire peut-il quitter le logement sans préavis ?
Le locataire peut quitter le logement sans préavis si le logement est insalubre et/ou inhabitable. Les autorités compétentes doivent reconnaitre l'insalubrité ou l'inhabitabilité du bien. Le départ ne peut survenir qu'à l'issue d'une procédure judiciaire.
Le locataire doit-il payer le loyer pendant le préavis de location ?
Certains locataires ne paient pas le dernier loyer, pensant que le dépôt de garantie servira de règlement. Pourtant, un locataire ne peut, en aucun cas, se dispenser de payer le loyer jusqu’au terme du bail, notamment durant le préavis de départ. C’est une pratique illégale, susceptible de poursuites judiciaires.
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- 1. Logement en zone tendue
- 2. Premier emploi
- 3. Mutation professionnelle
- 4. Perte d'emploi
- 5. Nouvel emploi après une perte d'emploi
- 6. Départ du locataire pour raison de santé
- 7. Le locataire bénéficiaire du RSA
- 8. Le locataire reçoit l'Allocation adulte handicapé (AAH)
- 9. Attribution d’un logement social
- 10. Violences au sein du logement
- Donner congé avec un préavis réduit
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